Film un peu oublié du grand public, "The China Syndrome" est pourtant très connu dans l'industrie nucléaire. Pour cause, on y suit des journalistes en visite de routine dans une centrale nucléaire, et qui vont être témoins fortuits d'un début d'accident. Un événement étrangement très similaire à l'accident majeur de Three Mile Island, qui se déroulera... 12 jours après la sortie américaine du film !!!
On pourrait presque parler de clairvoyance... D'ailleurs techniquement le film est très bien recherché. Entre les dialogues techniques et les décors, ça tient plutôt solidement la route. S'il on excepte le concept de syndrome chinois totalement fumeux, qui a servi à vendre le film (non, un coeur de combustible nucléaire fondu ne traverse pas la Terre !). Quelques facilités sur le final. Ou le fait que ça ne choque personne de voir un chef d'exploitation se comporter comme un cow boy en salle de commandes, au mépris des procédures.
Par contre, l'ensemble est clairement biaisé. Les dirigeants de l'entreprise paraissent tous être des salopards en costume, n'hésitant pas à faire taire ceux qui les gênent. Les journalistes sont quant à eux braves. Le scénario ne remettant jamais en cause leur sensationnalisme ou le fait qu'ils foncent dans le tas.
Néanmoins le film soulève de nombreux concepts pertinents sur la filière nucléaire. Gestion des déchets, intérêt d'avoir une énergie abondante et en indépendance, parades redondantes installées sur les centrales, assurance qualité, fraude possible des contractuels... Il y a du pour et du contre.
Sur la forme, "The China Syndrome" est sobre mais maîtrisé. Pas de BO, presque pas de scène spectaculaire, essentiellement des dialogues. Ca met un peu de temps à démarrer mais c'est intelligent de bout en bout. Jusqu'à un suspense final efficace.
En prime, le long-métrage peut s'appuyer sur 3 comédiens de talent. Michael Douglas en caméraman grande gueule. Jane Fonda en journaliste qui espère mieux que des histoires anecdotiques. Jack Lemmon en ingénieur compétent qui commence à douter de sa centrale.
Un bon mélange entre thriller journalistique et film catastrophe.