Événement à plus d'un titre à sa sortie, Le tatoué est la rencontre entre le meilleur acteur français de l'époque, et celui a engrangé des entrées astronomiques, et l'association ne pouvait être qu'explosive entre Gabin et De Funès.
Sauf que ce sont deux forts caractères, et que ça se ressent sur le film entier ; il est rare de voir un antagonisme aussi clairement affiché, ou voir deux acteurs qui se tirent la couverture à eux, jusqu'à y voir une supposée amitié qui ne rivalise pas une seconde avec le duo De Funès/Bourvil.
De plus, l'histoire n'étant déjà pas follement passionnante à la base (un amateur d'art veut récupérer un dessin de Modigliani tatoué sur le dos d'un vieux soldat), mais ça bascule ensuite vers une intrigue qui concerne un château à rénover. Moyen. C'est un film où l'on choisit son camp, entre l'hystérie de De Funès (qui transpire beaucoup) et le cabotinage de Gabin (qui devient souvent très rouge, et a énormément grossi), et on exclut les autres acteurs, que ce soit Dominique Davray (qui joue la femme hystérique de De Funès), Hubert Deschamps (qui est un dermatologue et très sobre, oui !), ou encore Pierre Tornade.
Il y a bien quelques répliques drôles, ou alors la sècheresse de Gabin face à la tornade De Funès qui fait parfois mouche, et une bonne musique de Georges Garvarentz, mais ça reste assez poussif, et avec un succès public moins important que prévu.