Ca allait quelque part. Une impression que j'aurai à voir un film à la Quentin Dupieux, en ayant une suite de récits portés par différents protagonistes, mais tous liés par un seul et même Teckel évoluant comme se peut à travers tout le film. Peut-être que l'attente de l'absurdité cinématographique (dans le bon sens) des films de Dupieux, et la prise de conscience que ça n'irait pas aussi loin a influencé mon avis. Peut-être.

Car le film a de quoi plaire. Des têtes connues et moins connues, des récits touchants, des moments parfois drôles, des prestations convaincantes, à travers différentes Amériques toutes portées par un certain sentiment de vague à l'âme, de dépression non prononcée, sous différentes formes. De l'enfant retrouvant ses marques après avoir échappé à la mort, à l'assistante vétérinaire suivant son crush du lycée dans un road-trip inattendu, au professeur de cinéma dont la carrière a pérécliné, à la grand-mère désabusée en fin de vie, chaque histoire nous mène à différentes étapes de la vie, différents âges, prenant chacun des détours souvent inattendus. Les récits sont bons. Mais alors, qu'est-ce qui ne fonctionne pas ? La persistance d'une sensation de "pas assez" ? Car certains récits semblent inachevés, car quatre de ces histoires semblent ne pas mener le parti-pris du film jusqu'au bout ? S'interrompant brusquement comme pour respecter d'avantage un format plutôt que conclure une histoire ? Au final, si l'idée d'avoir ce teckel plus ou moins présent dans chaque histoire est bonne, elle ne semble pas exploitée jusqu'au bout, certaines transitions sont laissées en suspens, là où la première est clairement explicitée. Probablement pour laisser un sentiment d'espacement, de réflexion offerte au spectateur. Mais était-ce nécessaire ?

Bref, ce film se regarde bien, pour ses récits qui peut-être auraient joui d'un certain grain de folie supplémentaire, mais qui restent néanmoins cohérents et touchants. Quatre courts-métrages en quelque sorte, réunis en un long, reliés par un élément constant (le même, différents, la question se pose), avec des plans souvent réussis, laissant place à une certaine contemplation.

Gzaltan
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le 15 août 2024

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