Même Martin Scorsese en l'absence d'un bon scénario ne peut réaliser de miracles...
Le Temps de l'Innocence a beau présenter tous les attributs du joyau visuel grâce à une sublime photographie particulièrement colorée (le phare et la jetée au coucher du soleil sont un pur délice), des acteurs - et surtout des actrices - magnifiques, il n'en demeure pas moins un film d'époque d'un classicisme presque déroutant, et ce malgré quelques petites originalités çà et là...
Je pense notamment à ces jolies toiles illustrant au milieu du film la voix-off (qui m'a saoulé par ailleurs), ou encore la technique mettant en lumière la partie isolée d'un plan (ça va, je donne pas trop l'impression d'être une buse en la matière, là ?). Par contre, il avait l'air d'avoir la dalle le Martin pendant le tournage, à nous mitrailler de plans d'assiettes savoureusement garnies !
Tout ça pour en arriver au souci majeur de cette adaptation qui n'est autre que l'ennui scénaristique qu'elle m'a procuré... Pourtant, ce triangle amoureux possède ses quelques envolées, et j'ai même commencé à y croire aux 2/3 du film lorsque Newland semble décidé à en finir avec sa femme, mais non...
Alors finalement, j'ai eu comme la fade impression d'être ce type en train de s'ennuyer au milieu de tous ces grands bourgeois sans intérêt, le coeur ailleurs...