Ah, Marcel Pagnol... La Provence, les copains, les filles, les accents et ici l'enfance, en l'occurrence celle de l'auteur à travers ce récit autobiographique. C'est Christophe Barratier qui est derrière la caméra, donc on sait à quoi s'attendre : quelque chose de propre, avec de belles images, se regardant sans ennui à défaut d'audace ou de grande personnalité. Jolie musique, également, que l'on ne retient pas forcément mais accompagnant agréablement le film. L'interprétation est relativement à la hauteur, notamment des jeunes, même si, côté local, on fait quand même mieux que Guillaume de Tonquédec, François-Xavier Demaison et les belles Mélanie Doutey et Anne Charrier.
Les décors sont assez bien exploités, on suit les « aventures » du jeune Marcel sans déplaisir, même si la dernière partie apparaît quand même un peu longuette. Sans ennui, donc, mais sans passion non plus, quelque chose sonnant parfois un peu faux, ne faisant pas authentique. On a du mal à être en immersion totale avec l'époque, la région : tout ça manque de naturel, fait un peu forcé, y compris dans certains dialogues et situations.
En définitive, rien de très original ou surprenant dans le déroulement, même s'il n'est pas interdit de se sentir en phase, de se retrouver dans ces « tourments », notamment sentimentaux, marquant, en quelque sorte, la fin de la « petite » enfance. Quelques jolies scènes, une certaine sensibilité (malgré quelques passages pas franchement « animal friendly » dispensables) et le sens du récit de Pagnol permettent de ne pas regretter le déplacement, même s'il eut été probablement plus porteur que le natif d'Aubagne porte cette adaptation de son vivant. Agréable, à défaut d'être marquant.