Deuxième film réalisé par John Frankenheimer, Le temps du châtiment raconte comment un procureur va devoir faire l'impossible, à savoir accuser trois jeunes voyous d'origine italienne, tout comme lui, sans céder à la haine de la population, car en pleine guerre des gangs, ils ont assassiné un jeune homme d'origine porto-ricaine, parce qu'ils croyaient qu'il avait un couteau sur lui, alors qu'étant aveugle, c'était un miroir. Il est à la fois freiné par ses origines, tout comme les coupables, ainsi que par le fait qu'une des mères était un ancien amour.
Autant dire que c'est un film de procès, qui fait penser à du Douze hommes en colère dans le sens où il faut éviter à ces jeunes la condamnation à mort, même s'ils sont encore mineurs, mais au mieux une forte peine de prison, car toute la morale du film est que la vengeance ne sert à rien. C'est un peu lourdement asséné, et surtout terriblement explicatif, malgré l'implication visible de Burt Lancaster.
Je retiendrais surtout les première scènes où les trois ados partent se battre contre le gang porto-ricain, jusqu'à croiser en chemin ce garçon aveugle, où la lumière qui émane de l'objet sorti de sa poche fait penser à un couteau. A ce moment-là, la mise en scène de Frankenheimer se fait formidable, caméra à l'épaule, comme si on prenait ces jeunes sur le fait. A tel point qu'en fuyant, un des ados fait tomber un porte-vêtements, et qu'en reprenant sa course, il bouscule la caméra.
Je retiens cette scène alerte, on sent tout l'expérience du réalisateur malgré que ça ne soit que son deuxième film, mais il avait déjà beaucoup d'expérience à la télévision, mais c'est un peu trop surligné pour que j'accroche entièrement.