The Young Savages
Intéressante, la différence de tonalité entre le titre original "The Young Savages" qui définit le contexte de ce dont le film va parler tandis que le titre retenu par les distributeurs français...
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le 26 déc. 2024
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Intéressante, la différence de tonalité entre le titre original "The Young Savages" qui définit le contexte de ce dont le film va parler tandis que le titre retenu par les distributeurs français s'intéresse à la conclusion quel que soit le contexte.
1961, à Harlem, deux communautés cohabitent : les italo-américains et les portoricains. Et les conflits entre adultes se répercutent, comme toujours, chez les ados plus ou moins désœuvrés qui s'organisent en bandes et s'affrontent. Et un jour trois "italo-américains" assassinent un jeune portoricain aveugle. Pris rapidement par la police, compte-tenu d'un contexte de préméditation, ils encourent la chaise électrique.
Le film sera le récit de l'enquête approfondie que mène l'adjoint du procureur (Burt Lancaster) pour essayer de sortir du terrain des évidences et de dégager une vérité, ce qui s'avère bien plus complexe que ce que les premières images laissent deviner. Ce qui est intéressant dans le film c'est l'évolution de l'adjoint de l'attorney soumis à différentes pressions qu'elles soient politiques ou personnelles mais qui va continuer son enquête dans les deux communautés avec obstination jusqu'à présenter au procès une réalité, toujours aussi sordide mais bien plus nuancée que celle, évidente, qui sautait aux yeux pendant la première demi-heure du film.
En quelque sorte, on peut aussi dire que le film est une manière de plaidoyer contre la peine de mort. Mais, attention, ceci n'est jamais qu'une déduction logique que je porte aux péripéties de l'enquête, aux débats du procès et même aux conclusions du film. Avant tout, Frankenheimer s'intéresse aux causes sociales de cette violence et de ce manque de repères observés chez certains jeunes, sans les excuser pour autant. Mais répondre à un contexte de violence par une même violence ne peut conduire à l'apaisement social qui devrait être l'objectif d'une société.
Il s'agit du deuxième long métrage (au cinéma) de Frankenheimer après une carrière à la télévision et d'une première collaboration avec Burt Lancaster. Le sujet du film et la localisation de l'action ne pouvaient que motiver Burt Lancaster dans son rôle puisqu'il est lui-même issu de ces mêmes quartiers de New York et qu'il joue dans ce film un rôle (quasi) autobiographique … D'autant qu'on a souvent l'habitude de voir cet acteur s'emparer de sujets sociétaux et y défendre une certaine idée de la justice.
Il faut aussi noter la "présence" de deux femmes dans ce film. Que ce soit son épouse (incarnée par Dina Merrill), critique à l'idée d'une justice expéditive (à l'ancienne) ou bien son ancienne petite amie (incarnée par Shelley Winters) dont le fils est un des trois accusés. Dois-je comprendre que la dureté initiale de notre procureur adjoint (Burt Lancaster !) cache un cœur et que si elles n'avaient pas été là … ? Indéniablement, elles font partie de la solution même si l'enquête menée par Burt Lancaster serait, à mon avis, quand même arrivée aux mêmes conclusions.
"Le temps du châtiment" est un film intéressant pour les nombreuses questions posées quant au fonctionnement d'une adolescence placée dans un contexte social dur et des réponses qu'une société peut apporter. Je l'ai même trouvé bien actuel, ce film, notamment sur la question – épineuse – et – sans réponse - de l'impunité – théorique - lorsque l'adolescent est mineur au moment des faits.
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le 26 déc. 2024
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