Un avion s'écrase dans les massifs montagneux de l'Alaska ne laissant qu'une poignée de mâles survivants en plein froid polaire et surtout cernés par une meute de loups affamés.
Malgré ce pitch des plus alléchants, "Le Territoire Des Loups" gagne en déception au fur et à mesure que se déroule l'intrigue.
Pourtant le crash de l'avion est remarquable de tension et de réalisme (je l'atteste car j'en ai vécu plusieurs !). Le froid glacial est si crédiblement retranscri que l'on se prend à frissonner, à claquer des dents puis renfiler sa paire de chaussettes de la veille. Les scènes de nuit profondément ténébreuses nous immergent encore un peu plus dans un univers glauque et menaçant.
Liam Neeson, au talent et au charisme indéniable, campe un encyclopédiste des loups, indispensable couteau suisse humain dans la survie de ses acolytes.
Ces gugusses composent une galerie de persos que l'on a déjà croisé dans moult films (le connard rageux, le jeune rigolard, le vieux sage, l'intello-cool...). Tant de persos revisités plombent le film par leurs palabres et leurs attitudes déjà vues. S'ajoute à cela le lot de valeurs lourdingues de fraternité et de courage, les empoignades viriles, les confessions mièvres autour d'un feu de camp...
"Le Territoire Des Loups" ne nous épargne pas non plus les scènes cousues de fil blanc et abracadabrantesques, avec comme point d'orgue un saut d'un précipice vers un sapin distants l'un de l'autre d'une bonne dizaine de mètres, ridiculisant à la fois l'épreuve de saut en longueur et John Rambo !
Comble du comble, le gros point noir concerne les loups. À ouïr leurs hurlements, ils sont censés être une bonne vingtaine, excités à l'idée de se bâfrer de chair humaine bien fraîche. Lors de leurs attaques, toujours en solitaire, à cause d'une réalisation et d'un montage épileptiques, on ne distingue qu'avec parcimonie les bestioles. Lorsque Joe Carnahan filme posément et qu'il ose s'attarder sur un de ses loups au regard de marionnette, on assiste à un recyclage de la Bête du Gévaudan de Gans mais toujours millésimé 2001 !
Dommage car il y avait moyen d'exploiter ce film en un concept plus bad-ass avec des affrontements acharnés et sanguinolents entre les loups et les hommes.