Le Tombeau des lucioles
8.2
Le Tombeau des lucioles

Long-métrage d'animation de Isao Takahata (1988)

### Critique de "Le Tombeau des Lucioles"


Pour ceux qui me suivent (et vous êtes peu nombreux), vous savez que je n'accorde quasiment jamais la note maximale, car bien souvent, j'aime à m'attarder sur les détails, sur ces petits éléments du scénario ou du visuel qui m'empêchent de mettre ces 10 étoiles. Mais alors, vous allez me demander : ce film est-il parfait ? À l'image d'un autre monument à qui j'ai mis les 10 étoiles (*La Ligne verte*), ce film est loin d'être parfait. Pourtant, mon verdict est sans appel : c'est un grand 10. Et je vais vous expliquer pourquoi.


Un film mérite la note maximale à partir du moment où il vous empêche de vous focaliser sur les détails, car dès le début du film, vous êtes prévenus : ça va mal finir.


Et pourtant, le film arrive à entretenir l'espoir, l'espoir que tout est encore possible. Vous, "spectateur", êtes mis à contribution. D'abord par votre indignation face aux différentes situations qu'ils vont vivre, mais aussi parce que vous allez vous interroger : comment cela va-t-il finir ? Le tout est enveloppé dans des petites scènes anodines où, en temps de guerre, on peut aller à la mer entre deux bombardements. Car si le titre est *Le Tombeau des Lucioles*, ici, ce qu'on va enterrer, c'est l'innocence dans ce qu'elle a de plus pur. Qu'y a-t-il de plus pur et de plus innocent qu'une petite fille de 5-6 ans ?


Alors, on suit ces deux enfants qui essayent de survivre entre les bombardements. Ici, ils sont deux et leur histoire est racontée, mais combien d'autres enfants ont vécu cette situation à cause de la bêtise des adultes ? Et les adultes, parlons-en ! Une scène assez incroyable grave l'esprit : celle d'un homme qui va tabasser un enfant parce qu'il vole de quoi manger pour se nourrir. Ce même enfant, qui a tout perdu à cause des bombardements, va finir par trouver à ces bombardements un aspect salvateur. Les bombardements lui permettent de manger, alors il crie "allez-y" quand il entend des avions. Les adultes les ont abandonnés. À leurs yeux, leur survie est presque indécente, eux qui vivent et donc consomment en ne faisant rien.


Et lorsque l'on comprend la fin, qui est aussi le début, alors se rajoute un sentiment de colère et de rage. Voilà ce que font les adultes de l'innocence : ils la jettent comme une ordure sans aucun respect. *Le Tombeau des Lucioles* rentre dans ce cercle de films autant beaux que nécessaires, pour que jamais personne n'oublie que la guerre fait des victimes bien au-delà du champ de bataille, et combien nous avons de la chance de vivre en paix !

Katakuri29
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 10 Films

Créée

le 27 juil. 2021

Critique lue 65 fois

Katakuri29

Écrit par

Critique lue 65 fois

D'autres avis sur Le Tombeau des lucioles

Le Tombeau des lucioles
Silence
10

Les vestiges de l'absurde [9.7]

Il est parfois bon de filmer le comportement individuel de fourmis avant de filmer l'interieur de la fourmillière, puisque le tout ne signifie que la somme des particules... Isao l'a bien compris et...

le 31 mai 2013

139 j'aime

8

Le Tombeau des lucioles
Grard-Rocher
10

- "Le Tombeau des lucioles" dans mon "TOP 10" -

Durant l'été 1945, Seita, un adolescent de quatorze ans et sa petite sœur de quatre ans, Setsuko, bien qu'heureux auprès de leurs parents, vivent une enfance tourmentée dans un Japon secoué par la...

138 j'aime

56

Le Tombeau des lucioles
Hypérion
9

L'Enfance. Ravagée.

Je pouvais difficilement revoir Mon Voisin Totoro sans enchaîner sur son contemporain Le Tombeau des lucioles, piliers du succès du studio Ghibli. Comme pour Mon voisin Totoro, je pourrais me...

le 9 déc. 2011

126 j'aime

9

Du même critique

Sous la Seine
Katakuri29
3

Tous les noirs meurt à la fin

Le capitalisme a cette capacité fascinante de s'adapter à toutes les situations et de trouver de l'argent là où il y en a. Avec l'actualité brûlante des JO et la préoccupation fondamentale de savoir...

le 23 juin 2024

2 j'aime

La Palma
Katakuri29
7

Mais ou est passé mon armure en scénarium ?

J'ai failli passer à côté de ce petit projet norvégien, et il faut bien avouer que ça aurait été dommage. La Palma raconte l'histoire d'une famille norvégienne qui part passer ses vacances de Noël...

le 29 déc. 2024

1 j'aime

Vice-versa 2
Katakuri29
8

Au royaume des adultes c'est l'anxiété qui prend les rênes

S'il y avait bien une production que j'attendais de pied ferme en 2024, c'était le dernier-né de la maison Pixar : Vice-Versa 2. Pourquoi me direz-vous ? Simplement parce que l'idée même est...

le 25 juin 2024

1 j'aime