### Critique de "Le Tombeau des Lucioles"
Pour ceux qui me suivent (et vous êtes peu nombreux), vous savez que je n'accorde quasiment jamais la note maximale, car bien souvent, j'aime à m'attarder sur les détails, sur ces petits éléments du scénario ou du visuel qui m'empêchent de mettre ces 10 étoiles. Mais alors, vous allez me demander : ce film est-il parfait ? À l'image d'un autre monument à qui j'ai mis les 10 étoiles (*La Ligne verte*), ce film est loin d'être parfait. Pourtant, mon verdict est sans appel : c'est un grand 10. Et je vais vous expliquer pourquoi.
Un film mérite la note maximale à partir du moment où il vous empêche de vous focaliser sur les détails, car dès le début du film, vous êtes prévenus : ça va mal finir.
Et pourtant, le film arrive à entretenir l'espoir, l'espoir que tout est encore possible. Vous, "spectateur", êtes mis à contribution. D'abord par votre indignation face aux différentes situations qu'ils vont vivre, mais aussi parce que vous allez vous interroger : comment cela va-t-il finir ? Le tout est enveloppé dans des petites scènes anodines où, en temps de guerre, on peut aller à la mer entre deux bombardements. Car si le titre est *Le Tombeau des Lucioles*, ici, ce qu'on va enterrer, c'est l'innocence dans ce qu'elle a de plus pur. Qu'y a-t-il de plus pur et de plus innocent qu'une petite fille de 5-6 ans ?
Alors, on suit ces deux enfants qui essayent de survivre entre les bombardements. Ici, ils sont deux et leur histoire est racontée, mais combien d'autres enfants ont vécu cette situation à cause de la bêtise des adultes ? Et les adultes, parlons-en ! Une scène assez incroyable grave l'esprit : celle d'un homme qui va tabasser un enfant parce qu'il vole de quoi manger pour se nourrir. Ce même enfant, qui a tout perdu à cause des bombardements, va finir par trouver à ces bombardements un aspect salvateur. Les bombardements lui permettent de manger, alors il crie "allez-y" quand il entend des avions. Les adultes les ont abandonnés. À leurs yeux, leur survie est presque indécente, eux qui vivent et donc consomment en ne faisant rien.
Et lorsque l'on comprend la fin, qui est aussi le début, alors se rajoute un sentiment de colère et de rage. Voilà ce que font les adultes de l'innocence : ils la jettent comme une ordure sans aucun respect. *Le Tombeau des Lucioles* rentre dans ce cercle de films autant beaux que nécessaires, pour que jamais personne n'oublie que la guerre fait des victimes bien au-delà du champ de bataille, et combien nous avons de la chance de vivre en paix !