Nanar écolo
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Le capitalisme a cette capacité fascinante de s'adapter à toutes les situations et de trouver de l'argent là où il y en a. Avec l'actualité brûlante des JO et la préoccupation fondamentale de savoir si les athlètes pourront se baigner dans la Seine, il n'était qu'une question de temps avant qu'une entreprise de cinéma (si l'on peut dire) décide de faire un film sur le sujet. Il est vrai que les plus grands dangers auxquels vont s'exposer les athlètes en se baignant dans la Seine sont une bonne gastro-entérite et le besoin de soutien émotionnel d'un psychologue si un cadavre remonte de la Seine pendant les épreuves du triathlon.
Partant, il est certain que cela est bien insuffisant pour faire un film d'une heure trente. C'est donc Netflix qui s'y est collé. L'ennemi de la Seine ne sera pas la salmonelle, mais bien un requin de 8 m de long qui confond les êtres humains avec des happy meals. Il ne fallait donc pas s'attendre à un chef-d'œuvre, mais il y a toujours un côté jouissif à voir des gens au QI négatif se faire dévorer par un mégalodon sous cocaïne. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cet aspect est réussi, c'est déjà ça.
Le scénario du film est très basique : une équipe scientifique suit un gentil requin de 2,5 m de long à l'aide d'une balise posée sur l'animal. Lorsqu'ils retrouvent l'animal en question, il fait plus de 8 m et dévore l'intégralité de l'équipe. On en est à 2,5 minutes de film, le jeu d'acteur est en français et déjà les premières incohérences sont béantes. Les concepts de la physique sont complètement annihilés et on se dit qu'on va regarder un Sharknado français, et en vrai, pourquoi pas.
Sauf que voilà, le film va tenter d'induire une morale politique douteuse hors de propos qui va le rendre clairement irrespirable. Le film va tenter de se prendre au sérieux, ce qu'il ne peut manifestement pas être. Tous les clichés sont réunis : la jeune écervelée de 20 ans, lesbienne (certainement végane) avec les cheveux bleus qui fait une critique acerbe de la société et qui pense pouvoir sauver un requin qui a déjà tué 8 personnes et qui va se faire bouffer par le dit requin, la maire incompétente qui pense qu'on peut enterrer 12 cadavres sur les réseaux sociaux, l'équipe de police qui se distingue par sa stupidité à toute épreuve et qui n'a jamais dû ouvrir un code de procédure pénale, et la bonne vieille armée qui tire sur tout ce qui bouge et qui, au final, fait plus de dégâts et de morts que le dit requin. Tout cela réuni dans un concert de bêtise sur fond de morale pseudo-écologique et de malaise social (c'est cool d'expulser des SDF si on leur donne des livres et des vêtements). Après un film de cette nature, personne n'aura envie de se baigner dans la Seine, mais personne n'aura envie de sauver les requins non plus.
Enfin, comme tout mauvais film qui se respecte en 2024, Netflix a décidé de suivre les recommandations du comité des Oscars (au cas où, par un manque de considération inédit, le film serait nominé dans la catégorie meilleur scénario original) en incluant de nombreux acteurs de couleur dont seul un arrivera à survivre à la fin. Ou comment reproduire les clichés en cherchant à se donner une bonne image. Je vous l'ai dit, le capitalisme a du génie, la preuve étant que ce film est TOP 1 en France depuis un mois.
Créée
le 23 juin 2024
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