Presque conçu comme un épisode de « Colombo » où le crime serait en réalité un homicide involontaire, « Le Torrent » puise son originalité de ce point de départ et de son décor vosgien, beau et souvent bien utilisé. Le suspense est donc ici plutôt de savoir si (et éventuellement comment) le mensonge va être révélé au grand jour, un mensonge en amenant un autre et une situation de plus en plus intenable, etc.
L'occasion, également, de brosser un portrait de famille assez nuancé, presque complexe par moments, évitant globalement d'être trop démonstratif. Il y a, aussi, un évident plaisir à revoir ENFIN José Garcia dans autre chose qu'une grosse comédie lourdingue et/ou inintéressante : on est, certes, loin du « Couperet », mais c'est quand même à signaler, d'autant qu'il fait plutôt bonne figure, pas mal entouré par André Dussollier (très « force tranquille »), la jeune Capucine Valmary et même si ce n'est que pour dix-quinze minutes, voir Ophélia Kolb est toujours un immense plaisir pour votre serviteur.
Le reste est nettement plus routinier : réalisation très téléfilm, manque de densité, enfant jouant mal, suspense (malgré tout) un peu limité... Pas sûr que le déplacement au cinéma soit totalement justifié. Maintenant, il y a quelques bonnes scènes, la nature humaine est plutôt bien décrite, le scénario se tient... Pourquoi pas, à condition d'avoir déjà une carte cinéma et/ou d'être vraiment en manque de salles obscures.