Faut croire que je ne rame pas dans le bon sens. Alors que j’avais trouvé le premier opus de Laurent Tirard franchement drôle quand celui-ci s’était fait tailler un short dans la presse, j’ai été stupéfait par le vide abyssal de ce troisième effort plutôt bien accueilli. Un constat : quand une comédie ne fait pas rire (et même pas esquisser un sourire), c’est qu’il y a un souci dans le contrat. Or ce Trésor du Petit Nicolas n’est jamais (mais alors jamais) drôle ou, au moins, amusant. Les enfants (qui sont tous plus fades les uns que les autres) ne sont pas attachants. Les parents sont creux. Les personnages secondaires ridicules. Tout paraît désincarné, sans âme et sans authenticité. Et ce n’est pas la reconstitution en toc de l’époque qui peut contribuer à faire la balance.
À partir d’un point de départ au potentiel évident, l’histoire est creuse, dépourvue de rythme et d’intérêt. Et l’ennui pointe vite le bout de son nez pour ne plus nous lâcher. Au terme d’une tartine de guimauve sur les joies de l’enfance, la dernière scène est l’illustration parfaite de la ringardise et des lieux communs (« le vrai trésor, c’est l’amitié »). Dans ce fardeau pesant comme une enclume, pas certain que le plus jeune public y trouve son compte. Nulle trace d’une blague pipi-caca, Alceste mange des croissants, Agnan est au premier rang et Clotaire est un cancre qui ne pipe rien. Pas de quoi rire. Les adultes ont des obsessions (le Bouillon et son sifflet, Monsieur Moucheboume et son match de tennis, le directeur avec ses jeux de mots à deux sous), les parents sont transparents, les enfants cherchent un faux trésor pendant dix minutes.
Très clairement, on a vraiment l’impression d’être pris pour des imbéciles. On est à mille lieues de Sempé et Goscinny, ce n’est ni pertinent ni impertinent, les rôles sont mal écrits et donc mal joués, et on se demande bien quel est l’objectif de cet objet sinon celui de remplir les caisses. C’est forcément dommage quand on sait la matière dont peut disposer n’importe quel type veut adapter une œuvre aussi riche. On ne demande pas que l’adaptation soit aussi lumineuse que l’original mais un service minimum est quand même exigé. Atterrant.