Après les gros ascenseurs émotionnels de ce mois d'octobre que furent "Illusions Perdues" et "Julie en 12 Chapitres", je souhaitais m'offrir une séance plus calme, plus innocente, sans jugement et avec une réelle envie de passer un petit moment agréable. Autant dire qu'avec les vacances scolaires pointant le bout du nez, "Le trésor du petit Nicolas" me sembler le choix parfait pour m'offrir une petite pause pas trop prise de tête avant la masse de sorties de films qui va inonder la fin d'octobre et le début du mois de novembre. Donc avant "Les Olympiades", "Last Night In Soho" où "Les Éternels", que vaut donc ce "Trésor du Petit Nicolas" ?
Déjà, on peut clairement parler d'une licence bien installée, étant donné que le premier film signé Laurent Tirard à maintenant plus de 10 ans, et que le premier livre de Sempé à plusieurs décennies au compteur. Julien Rappeneau semble en avoir conscience et installe en moins de 10 minutes tous les personnages qu'on connaît déjà en ayant conscience que cette étape est importante vue que le casting repart encore de zéro. Il faut noter d'ailleurs une jolie forme de style lorsqu'on découvre le papa de Nicolas, campé par Jean-Paul Rouve, en nous le montrant d'abord en ombre chinoise avant qu'il n'entre dans une pièce : de cette façon, on installe l'un des thèmes du début du film, à savoir la figure du père pour les yeux d'un enfant, et on effectue une jolie transition entre l'ancien papa (Kad Merad) et le nouveau.
Le film s'avère assez innocent notamment concernant son humour, parfois un peu lourd notamment concernant le running gag de Jean-Pierre Darroussin, mais contrebalance avec des thèmes assez sensibles pour de jeunes enfants, la peur de déménager et de perdre tous nos amis, traités avec justesse. Si le scénario est simple, le panel d'émotions de l'enfance exploré par Rappeneau est large, et trouvera son apogée dans une scène absolument magnifique, venant à l'image de Camping 3 (ce n'est pas une blague, je viens au premier degré d'écrire ça), conclure la trilogie du Petit Nicolas avec une finalité satisfaisante.
Visuellement assez classique, le film ne se prive cependant pas de beaux plans grues en ouverture et en conclusion de films. Le casting est efficace, mais on pourra reprocher un problème qui persiste dans ce style de films pour enfants et déjà présent dans le premier volet du Petit Nicolas : l'omniprésence du casting adulte au détriment des enfants, ici atteignant son apogée avec certaines intrigues concernant Nicolas qui seront résolues non pas par lui, mais par ses parents. Dommage, tant le plaisir de voir Gregory Gadebois en Bouillon est complet.
Jamais très audacieux mais efficace dans l'ensemble, "Le trésor du petit Nicolas" à répondu à mes attentes, se suffisant à lui-même en étant une jolie petite aventure, tout en marquant des points sur son rapport à l'enfance délivrant par moment une forte émotion.