Découvert, enfin, ce classique absolu dans des conditions pas vraiment optimales puisqu’il était tard, j’étais crevé mais je me suis accroché car je trouvais ça génial, mais je me suis endormi bêtement aux deux/tiers, juste après la mort du concierge. Le boulet. Du coup je n’ai pas vu la scène emblématique pivot du sourire d’Orson Welles, mais plus débile encore, lorsque je me suis réveillé à dix minutes de la fin, j’ai regardé, pensant ne pas avoir loupé grand-chose et évidemment je n’ai rien compris. Enfin j’ai compris que j’avais dû manquer un tournant important. Bref, je l’ai revu le lendemain en entier, dans de biens meilleures dispositions et c’était fabuleux. J’appréhende toujours de me lancer dans la découverte de ces films hyper côtés mais là je suis tombé sur un truc qui mérite absolument sa réputation, qui annonce à la fois la grande période hitchcockienne, les labyrinthes parano polanskiens et les grands récits politiques du Nouvel Hollywood type Pakula ou Schlesinger. Le tout dans une photo noir & blanc ahurissante et une construction brillamment orchestrée, avec l’atout Vienne, personnage à part entière. Et j’aime beaucoup tout le côté absurde de la situation initiale : Holly Martins débarque à Vienne pour revoir Harry Lime, un ami qui dit lui avoir trouvé un job mais il apprend à son arrivée que son ami est mort et qu’on est sur le point de lui célébrer ses funérailles. Situation qui s’envenime à l’extrême dès l’instant que le personnage décide de mener sa petite enquête, tel un parfait inconnu, dans un Vienne d’après-guerre divisée en quatre secteurs d’Occupation alliés. Il doit répéter systématiquement son nom à tout le monde (La maîtresse du défunt l’appelant même Harry au lieu d’Holly à plusieurs reprises) et trouver des interprètes pour se faire comprendre en allemand et en russe. La boucle absurde se ferme (presque) sur ce plan (identique au premier) de cette femme revenant des obsèques de son homme, pour la seconde fois. Il y a une douce cruauté, qui est à l’image du personnage de Lime (Un trafiquant de Pénicilline) et permet au film de trouver une dimension singulière où les personnages semblent parfois réversibles, sympathiques et dangereux et où chaque rue renferme sa part d’ombre. La séquence de la grande roue, pour ne citer qu’elle, est un modèle du genre, à la fois posée et extrêmement tendue. A part ça, on ne parle jamais des menus DVD mais celui-ci est sublime, l’un des plus beaux que j’ai pu voir, il annonce tout le film tout en en préservant le mystère et graphiquement c’est une merveille. Comme le film. Bref, claque en deux temps, mais grosse claque quand même. Hâte de me payer le blu ray.

JanosValuska
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le 2 janv. 2017

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JanosValuska

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