Le cinéma populaire italien de l'après-guerre est une mine d'or, entre westerns spaghettis, films d'horreur bien violents, films noir c'est noir il n'y a plus d'espoir et comédies très légères. On peut en retirer le meilleur, comme le pire.
Et ces charmants voisins ont même parfois mélangé un peu de tout ça, dans des films qu'on a baptisé giallo, entre le policier, l'horreur et l'érotisme. Umberto Lenzi est surtout connu pour ses films d'horreur avec de charmants cannibales, tels que Cannibal Ferox, mais il a aussi participé à ce genre, si on peut l'appeler ainsi.
Un mystérieux tueur en série laisse d'étranges talismans, une lune argentée, sur ses victimes, toutes des femmes. L’une d’entre elles va s'en sortir, et va décider de comprendre pourquoi elle a été visée, et ce qui unit toutes ces femmes.
L'ambiance teintée d'érotisme et de sadisme telle qu'on peut l'attendre d'un giallo est bien là. Mais c'est avant tout l'enquête qui intéresse Umberto Lenzi, qui adapte ici un roman d'Edgar Wallace. Et celle-ci se révèle intéressante, digne d'un bon film policier, avec ses fausses pistes, ses coupables indéfinis et bien sur une résolution qui doit se montrer convaincante.
Mais le film souffre de sa construction, car en enchaînant trois meurtres dans les dix premières minutes, il donne à voir un rythme soutenu qui va pourtant ralentir. C'est l'enquête qui prime, et ces premières minutes ne semblent alors qu'un appât. La suite n'est pas dénuée d'intérêt, comme dit précédemment, mais il y a tout de même un hiatus, la captivante folie meurtrière des débuts ne se retrouvant plus par la suite, qui se révèle plus sage, plus conventionnelle. D'ailleurs, je ne veux pas balancer, mais quelques acteurs font le minimum.
Je l'ai déjà dit, mais le cinéma italien est sous-estimé en dehors des grands noms habituel. Il y a eu une importante production, qu'il faut maintenant fouiller, pour en trouver le meilleur. Le tueur à l'orchidée commence trop bien pour son propre bien. Mais il possède un suspense tout de même correctement dosé, suffisamment entraînant pour aller chercher le fin mot de cette histoire d’orchidées.