Voilà un giallo bizarre où c'est produit par la France, l'Espagne et l'Italie, mais l'histoire se passe en Angleterre, donc en langue anglaise !
Le film est une enquête policière sur une jeune femme qui est accusée d'avoir sa voisine sur laquelle elle fantasmait les nuits. Mais la réalité n'est pas facile à déterminer quand on sait les habitudes débauchées de cette voisine, et la tendance à prendre du LSD de l'autre...
Comme tout bon giallo, le film est très visuel, et vaut le coup d’œil pour des scènes oniriques impliquant les deux jeunes femmes, jouées par Florinda Bolkan et Silvia Monti. Ce sont clairement des moments lesbiens, où la première se laisse aller à des fantasmes, qui la mettent en émoi au réveil, mais dont on voit bien qu'elle trucide dans un des rêves la belle blonde, ce qui sera aussi le cas dans la réalité.
Il faut dire que Lucio Fulci avait un style visuel très baroque, et dont le visuel pop art que l'on voit dans Le venin de la peur, car ça se passe en Angleterre, se marie très bien. Le symbolisme du vagin, donc de la virginité, revient très souvent dans l'histoire, notamment dans la représentation du couteau dans la chair, et, âmes sensibles s'abstenir, dans la vision d'un chien éventré où l'on voit ses entrailles et son cœur qui bat. Ce n'est clairement pas l'enquête policière qui passionne le réalisateur, mais plus la vision d'un rêve, le mélange entre les fantasmes et la réalité, et à l'onirisme, comme cette première scène étrange où Florinda Bolkan court dans un train, vêtue d'un manteau de fourrure, alors que tout le monde autour d'elle est nu et en train de partouzer ! Et tout ceci avec une musique elle aussi atmosphérique de Ennio Morricone...
Il en résulte un film très particulier, qui rebutera autant qu'il fascinera, ne serait-ce que par son visuel, mais il ne laisse clairement pas indifférent.