Le vent est un film muet américain de 1928 réalisé par l'un des plus grands réalisateurs suédois, Victor Sjöström (qui a été rebaptisé Seastrom lors de son arrivée aux USA). Le vent est l'un des derniers films du maître, mais il n'en demeure pas moins un film très puissant.
Il en faut du talent pour rendre "visible" un élément comme le vent et en faire le personnage central du film. Rarement je n'avais vu un film muet aussi bien réalisé. Chaque image/plan possède une puissance et une symbolique qui lui est propre. Seastrom est un vrai compositeur d'images. Il compose son cadre de façon très éloborée et l'impact de l'histoire n'en est alors que plus intense. Et il emploie des mouvements de caméra élaborés pour l'époque et très fluides.
On peut saluer aussi la grandeur du talent de l'immense Lilian Gish (qui était l'une des actrices favorites de Griffith). Bien que vers la fin, son jeu soit un peu grotesque, elle fait la démonstration d'une quantité impressionnante de nuances. Son jeu est beau et elle parvient à immortaliser sur son visage la folie qui l'assaille.
Le vent est un film sur la folie, mais aussi sur la beauté et le caractère sauvage de l'Ouest américain. Il faut être plus sauvage et plus solide que ce grand ouest pour en dompter à la fois la rugosité du paysage mais aussi son esprit encore non conquis.