J'ai été à deux doigts de passer à côté : mal distribué, la peur de m'ennuyer... Il a presque fallu un coup du sort pour que je me laisse tenter : la surprise n'en fut que plus plaisante. Franchement, hormis la langue et l'histoire, difficile de ne pas avoir l'impression d'être devant un film américain tant au niveau des codes, du rythme, du style, on est dans une pure logique hollywoodienne. Ce serait presque le reproche que je pourrais lui faire : musique omniprésente, surdramatisation, sous-intrigue amoureuse dispensable... Michael Bully Herbig a vraiment tout intégré dans le « package », mais si cela m'a un peu gêné, c'est loin d'être rédhibitoire pour autant.
Le récit est déjà assez incroyable en lui-même et, une fois n'est pas coutume, qu'il soit inspiré d'une histoire vraie apporte ici une authenticité bienvenue. D'autant que ce dernier (dont j'ignorais l'issue, ce qui n'est pas mal, niveau suspense) évite intelligemment la routine, notamment durant ces premières minutes cassant le schéma auquel on pouvait s'attendre,
nous laissant imaginer un long flashback avant de comprendre qu'il s'agit bien du début de « l'aventure » :
aussi habile qu'efficace. Le reste proposera moins de surprises, mais reste intense du début à la fin, que ce soit la pression constante, la paranoïa gagnant presque les protagonistes ou les préparatifs pour la montgolfière (ces derniers sont bluffants), le tout interprété avec sobriété par un casting hétérogène (manquant peut-être légèrement d'incarnation, mais ça reste très correct, petit coup de cœur au passage pour la charmante Karoline Schuch).
Même les scènes d'action, sans être grandioses, sont joliment immersives, des « morceaux de bravoure » que l'on vit au plus près des protagonistes. Bref, une « résurrection » aussi étonnante qu'inattendue d'un cinéma certes sous forte influence « yankee » (la présence de Thomas Kretschmann incluse, sans oublier Roland Emmerich dans les remerciements!), mais prenante de bout en bout : belle découverte.