Le vent se lève, il faut tenter de vivre.
C’est l’histoire d’un homme qui veut vivre de ses rêves. Un homme qui par-dessus tout désire créer de beaux avions. C’est l’histoire de Jiro. Mais c’est aussi un peu l’histoire de tout le monde, ou du moins de bon nombre de créateurs.
La technologie avance, nous avec. Il faut continuer de vivre. Même si cette technologie va trop loin, même si elle fait peur et nous amène vers d’horribles choses. Jiro, lui, ne désire que créer de beaux avions, vivre de cette passion qui l’anime depuis l’enfance. Vivre son rêve. Il réussira. Mais à quel prix ? Ses beaux avions vont servir à la guerre. Ses belles créations à peine nées vont tuer et détruire. Et ils ne reviendront jamais. L’Homme créé pour mieux détruire.
Pour son dernier film, Miyazaki nous dépeint le Japon et le monde des années 1920 jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Grande dépression, épidémie de tuberculose, entrée en guerre… autant d’évènements clés qui ont ébranlé le Japon et que le réalisateur s’approprie pour nous donner une vue d’ensemble du pays, de ses personnages... Plutôt que de montrer sans la moindre subtilité le Japon d’avant guerre, allié de l’Allemagne nazie, Miyazaki ponctue son film de touche discrète sur le sujet. Les avions bombardiers qui vont servir à l’attaque de Pearl Harbor, ce voyageur mystérieux emprunt de propos antinazis… autant de petits éléments qui nous amènent à réfléchir sur l’époque tout comme Jiro réfléchit sur son propre monde.
Le vent se lève. On peut y voir aussi bien une menace qu’un désir d’aller de l’avant. Une menace, parce que le monde change et se dirige tout droit vers la guerre. Il faut prendre garde. Et, sur une note plus positive, le vent se lève pour nous faire avancer positivement, nous dire d’aller de l’avant et de ne pas regarder en arrière. Le vent se lève, il faut tenter de vivre. Le monde bouge et au milieu de tous les bouleversements, des guerres, des avancées technologiques il nous faut avancer et poursuivre notre chemin. Ce qui est valable dans les années 1920/1930 au Japon, est valable à toutes les époques, dans tous les pays. Malgré tous les aléas de la vie, aussi dur soit-il, il nous faut vivre. Chacun, dans ce film, peut s’y retrouver, car il s’agit d’une forme d’ode à la vie. Miyazaki nous invite à vivre pleinement nos rêves.
Le célèbre réalisateur n’aurait pas pu trouver plus belle note pour quitter le devant de la scène. Il nous permet d e rêver une dernière fois et nous transporte encore vers de nouveaux horizons…