Bon, Le Vent se Lève est un film qui m'a vraiment beaucoup touché.
Tout m'a sonné déchirant de vérité, de tragique et d'humain.
Je ne vais pas m'attarder sur les thèmes esthétiques du film : la puissance de la vie, de l'émotion, du rêve comme forces absolues mais terriblement cruelles également.
Le chapitre qui me touche le plus est de loin celui du "Zauberberg", parce que c'est un havre de pur bonheur, qui semble presque merveilleux sans toutefois décoller de la réalité.
L'histoire d'amour est magnifique. Chaque putain de scène ou tu vois ces deux idiots ensemble est magnifique : y'en a trop pour toutes les détailler, mais par exemple la rencontre en forêt, le train, l'échange de regard au repas, BREF !
Et même, moi l'aviation j'en ai rien à faire en général, et ce soin apporté à la création et au vol en lui même m'a beaucoup touché également. Sûrement parce que les dialogues des collèges, la mise en scène du perso quand il travaille et surtout la mise en scène des vols en eux même sont autant d'éléments qui subliment un métier et un objet qui de loin peuvent paraître assez ennuyeux. Y'a une réelle fougue tout au long du film autour de l'ingénierie et de l'aviation. C'est pas une émotion évidente, l'auteur a du l'inspirer et je trouve que c'est réussi.
Si je devais vraiment chipoter, mais ce serait bouder mes émotions, je dirais que la mise en scène à la toute fin sur la personnage féminine prend un parti trop pur, trop lisse, un poil criard de fausse poésie peut-être.
Enfin, le pur dessin d'environnement est moins beau que dans les autres ghiblis. On voit que l'effort et l'intention artistique est mise dans les personnages ou les avions. Mais forcément le but c'est pas de décrire le japon. Le seul environnement dont l'auteur est soucieux, c'est justement cette Zauberberg (et la sanatorium aussi). Là, le tracé des collines, des forêts, des intérieurs, tout est fait avec un souci très particulier, et je pense que ce n'est pas innocent.
Leodegar, le 28 avril 2023