Vous ne trouverez pas ici de monde fantastique, tout juste des bribes de rêves où les lois de la physique sont réécrites ou encore ce tremblement de terre très prononcé visuellement (et dont le départ silencieux, débutant par un sol craquelant et laissant entrevoir un déluge de lave montante est grandiose).
Ici il est plus question de notre hôte, ce film est effectivement une porte de sortie pour monsieur Miyazaki, un dernier message mais pas celui que l'on pourrait attendre.
Là où habituellement le réalisateur nous disait, nous montrait sa réflexion sur le monde, il s'agit ici d'une confession, presque d'un constat sur sa vie, sa carrière et ses propres manques.
Nous visionnons un drame, une obsession, à la limite même un irresponsable.
L'histoire de cet homme tellement englué dans ses rêves et leur réalisation qu'il ne perçoit plus que les contours arrangeant de la réalité, de cette entreprise de création qui servira ce dessein détestable qu'est la guerre. Un peu comme ce réalisateur dur avec lui-même, avec les autres et surtout son fils, car servant l'art et ses adeptes, à moins que ce ne soit que le reflet d'un égocentrisme surpassant parfois son humilité.
Un artiste exigeant, un ingénieur chevronné, la frontière est mince.
Si l'analogie ne suffisait pas, Miyazaki en rajoute en nous parlant du drame de la maladie. Le roman de Tatsuo Hori parlant lui aussi de la mort d'une fiancée atteinte de tuberculose, un trait qui la rapproche de la mère du réalisateur ayant soufferte de cette maladie. Cette dernière qui est morte avant la sortie de son premier film vraiment personnel qu'est Nausicaa, et dont l'hommage représente donc la fin de son dernier film.
Pour autant, il ne s'agit pas de faire de ce film une complainte, mais bien de souligner ce que représente une existence soumis à une destinée, d'où le choix de ce titre. Car malgré tout ce que cela peut produire... il faut tenter de vivre.