«Le film est annoncé comme l’ultime œuvre de Miyazaki », c’est ce que je lis sur la brochure de mon cinéma préféré. Ayant décidé d’entendre le terme « ultime » dans le sens de « suprême », je me dis « Cool ! J’ai jamais vu de Miyazaki, l’occasion est rêvée de saisir la quintessence de son œuvre ! ». Et bien non.
Premièrement, le scénario est plat. La brise est tellement douce que le film ne décolle jamais. (C’est con pour un film sur l’aviation). Le rythme est lent, saccadé et les quelques événements s'enchaînent sans aucune surprise. Deux heures pour rien au final.
Certes, l’époque étudiée est intéressante et plutôt bien retranscrite – tremblements de terre, Grande Dépression – mais l’obsession d’un type, qui n’exprime rien, pour les avions, ça intéresse qui ? (Hormis Miyazaki à ce que j’ai compris). Le plus marrant, c’est que l'héros conçoit des avions destinés à annihiler des masses de gens mais il a l’air de bien kiffer et à aucun moment cette hypothèse ne semble lui poser un problème. Dans son inexpression totale, il se contente plutôt de fermer sa gueule et d'inhaler de la fumée les ¾ du film. A un tel point que je me je me suis demandé si Miyazaki avait passé un accord avec les ricains de chez Marlboro et Philip Morris pour prendre à contre-pieds toutes les politiques anti-tabac.
Miyazaki a bien compris que la manière dont il traite de l’aviation n’intéresse personne (hormis lui), il ne se gêne donc pas pour surcharger le film de scènes inutiles et tire-larmes. Le plus irritant, c’est que, pour combler le vide abyssal du scénario, Miyazaki force, souligne, la relation amoureuse sur les 45 dernières minutes, essayant d’arracher chez le spectateur tout le pathos émotionnel (avec la masse de dialogues niais, j’ai cru me trouver devant une grosse production hollywoodienne à des moments). Et comme par hasard elle est malade, et comme par hasard il l’aime depuis le premier jour, et comme par hasard ils sont tiraillés… En gros, ça donne ça « LES GARS, LA MAINTENANT, C’EST TERRIBLE CE QUI SE PASSE, C’EST LE MOMENT OU VOUS DEVEZ PLEUREZ, ALLEZ-Y ! » Euh ?
Je déconseille ce film sauf si évidemment vous adulez tout ce que fait Miyazaki : « De toute façon c’est Miyazaki, donc c’est bien ; en plus ça fait 5 ans que je l’attends et c’est son dernier, donc c’est encore mieux ». Je ne critique pas ses œuvres précédentes, ne les ayant pas vus mais je constate que le fanboy/girl-isme fait des ravages. Pris pour lui-même, en omettant tout ce qu’a fait Miyazaki précédemment, ce film est vraiment pas terrible.