Je ne savais pas trop quoi penser du film dans sa globalité à la sortie du cinéma. Je sais que j'ai passé un bon moment, mais tellement de questions sont restées en suspens, notamment sur l'avenir du personnage principal. Cela m'a frustré. Et c'est pour cela que j'ai ressenti une certaine mélancolie précoce, à défaut d'admiration, pour ce personnage. En effet, on trouve l'univers autour duquel il gravite attachant, au contraire de sa personnalité propre pour laquelle on reste impassible.
A-t-il vraiment réalisé ses rêves ou flirte t-il simplement avec ceux-ci tout au long du film ? Je penche pour la seconde option. Et l'idée de mélancolie, cette frustration auquel on ne peut s'empêcher de penser, quand elle est bien amenée possède une puissance qui nous rappelle immédiatement qu'il faut profiter des instants simples mais pourtant de grâces que l'on peut vivre au quotidien. Le personnage principal enclenche le questionnement, il est un miroir sur le spectateur. C'est pour cela qu'il ne possède pas tellement de charisme, à l'image d'une guerrière comme Mononoké. Il n'est pas là pour être le héros, mais pour guider le spectateur vers cette réflexion personnelle. Il est un bon passeur vers cette idée de mélancolie.
Le brouillard de ma pensée s'est éparpillé avec le vent de la raison et du temps qui s'est levé. Le film a cette force de tenter de rendre la raison aux gens. De profiter, de vivre, et qui sait, peut être partir sans regret avec de belles images dans la tête, pour finalement se dire que tout s'est passé comme dans un rêve, un beau rêve. En partie le rêve de Miyazaki, mais surtout celui de ses spectateurs. Car il a eu la bonne idée de leur rester fidèle et de leur rendre hommage avant de s'en aller, en ayant eu le courage de mettre une pierre sur le fragile édifice du bonheur collectif si souvent méprisé par son aspect utopique.
Merci Hayao pour ce très beau chant du cygne.