"La vent se lève, il faut tenter de vivre" (et de résister !)
La phrase du dernier film animé de notre ami japonais s'applique aussi bien au film du même nom qu'a signé Ken Loach en 2006.
Historiquement intéressant, Le Vent se Lève livre une partition plus qu'intéressante sur l'Irlande opprimée, violentée et spoliée par l'Empire Anglais tout puissant.
Et dans tout ça, les petits irlandais avec leur colline verdoyante, leur O'Sullivan et Callaghan que l'on connait surtout pour les jouer au 6 nations tous les ans, nous font vivre une expérience de résistance sympathique, réaliste et dur.
Ken Loach s'attache surtout à montrer du réalisme par la simplicité de la réalisation, la dureté de certaine scène et une musique toujours bien adaptée.
Bien loin des fantasmagoriques films américains, Le Vent se lève est un film d'une beauté rare, avec des décors et une photographie superbe qui plonge le spectateur dans une Irlande fragmentée.
Au delà de ce scénario excellent, Ken Loach choisit Cillian Murphy pour le personnage central de Damien...et il ne s'y trompe pas. Alors que Cillian connait la gloire depuis Inception, Batman ou encore Peaky blinders, il est dans le Vent se lève une sorte de petit Thomas Shelby, plus innocent mais toujours aussi engagé pour son pays. Physique particulier et charisme de folie, ce type pue la classe, c'est évident. Et dans ce film, il incarne à merveille un Damien promit a une grande carrière mais qui voit dans un même temps son Irlande dans les méandres de l'occupation et du tiraillement.
Pas adepte des Palme D'or, j'y trouve ici, pour une fois, un film poétique, inspiré, qui transporte le spectateur dans un monde de sincérité, de compassion. Ce film est Palme d'Or et il le mérite.