La surprise que l'on ressent face à ce virage créatif de la part d'un des réalisateurs et créateurs les plus originaux que ce monde porte est vite dépassée par un sentiment de beauté qui subjugue et englobe tout. De la moindre image, Miyasaki fait un tableau, du moindre dialogue, un poème. Et de son film, un chef d'œuvre. Le côté un peu trop lisse et propret de l'ensemble est contrebalancé par le portrait brillant d'un pays face à des bouleversements économiques et sociaux, qui imprègnent discrètement et subtilement ce portrait intimiste et doux d'un héros original, en demie teinte, que l'on a parfois du mal à apprécier. Loin, encore et toujours, de s'adresser à des enfants, le film ne cède jamais à un manichéisme tranché pour équilibrer subtilement entre moments plus sombres et scènes de toute beauté, qui clôturent brillamment l'oeuvre d'un homme admirable qui aura marqué son art et son temps.
"C'est magnifique de vivre"