Ce sont les vingt dernières minutes du film, trop prévisibles et un brin confuses, qui font perdre un point à ma note finale.
Dommage, car avant ce dernier acte longuet, "Il vedovo" constitue une petite comédie drôle et corrosive, autour du maître cabot Alberto Sordi, qui s'en donne à cœur joie dans ce rôle d'entrepreneur stupide et mégalomane, méprisé par sa richissime épouse.
Sans doute le personnage est-il un peu trop chargé à mon goût, installant le récit dans une forme de caricature presque burlesque, là où une simple satire sociale aurait eu plus de mordant.
Signant déjà son dixième long-métrage depuis le début des années 50, Dino Risi ne manque ni d'audace ni d'aplomb pour ridiculiser une certaine Italie de l'après-guerre, et le film comporte quelques passages très inspirés, à l'image de l'enterrement central (et ses suites directes - je ne veux pas spoiler).
Face à Sordi et ses sbires, la gent féminine est dignement représentée par la piquante Franca Valeri en épouse acrimonieuse et résignée, et par la jolie (mais maigrichonne) Leonora Ruffo en maîtresse éperdue d'admiration pour son grand homme.