René Goscinny avait un rêve : transposer sur grand écran sa bande-dessinée Iznogoud. Il avait d'ailleurs lancé, avec son compère Pierre Tchernia, un projet d'adaptation au cours des années 70 en réunissant un casting de rêve: Michel Galabru devait jouer le bon calife Haroun El Poussah, Philippe Noiret le fidèle serviteur Dilat Larat et enfin, Louis de Funès aurait dû revêtir le costume du cruel vizir Iznogoud.
Hélas la mort prématurée de Goscinny enterra définitivement le projet qui ne fut ressuscité que 30 plus tard avec le film catastrophique de Patrick Ebroué.
Mais que les amateurs d'Iznogoud se rassurent, il est possible de voir un autre film ressemblant à la BD et qui, en plus, est scénarisé par Goscinny et mis en scène par Pierre Tchernia. Ce film c'est Le Viager.
Oui, il y a de quoi être interloqué par cette affirmation. Il ne fait pourtant nul doute que Le Viager, sorti en 1972, ressemble à l'une des aventures d'Iznogoud. En effet, la bande-dessinée se compose d'une série de sketchs montrant un méchant vizir mettant au point des plans machiavéliques pour tuer le calife et ce, afin de prendre sa place. Hélas pour lui, ses plans échouent à chaque fois et pire, se retournent contre lui.
Or, Le Viager est lui aussi construit sur le même schéma narratif : une famille perfide échafaude une série de plans pour tuer un vieillard naïf afin de s'emparer de sa maison mise en viager. Leurs tentatives de meurtres échouent à chaque fois et c'est systématiquement un membre de leur tribu qui devient la triste victime du piège.
Bien sûr, l'atmosphère entre les deux oeuvres n'est pas la même puisque Le Viager troque les fabuleux palais de Bagdad contre la France du XXème siècle. Il n'empêche cependant que nous avons affaire au même type d'humour, à base de références culturelles, de quiproquos et de jeux de mots.
« Je veux être propriétaire à la place du propriétaire »