Le Vieux Fusil est un film sur la forme, très simple. Il s'agit d'un film de vengeance, sur un contexte de Seconde Guerre Mondiale, où le personnage se retrouve coincé entre la Milice et le Nazisme. Mais en même temps, ce dernier ne fait pas partie de la Résistance.
Ainsi, il serait dommage de reprocher à Robert Enrico de démontrer ici que la Résistance, c'est la justice personnelle puisque ce n'est pas ce qu'il montre ici. En effet, le personnage n'est pas résistant, il ne pouvait s'attendre à être confronté à une pareille situation. Alors au contraire, Le Vieux Fusil est intéressant en ce qu'il porte le point de vue d'un individu lambda, comme nous spectateurs, se retrouvant devant l'horreur issue du régime nazi.
La mise en image du traumatisme passe à travers les flashbacks, ici utilisés intelligemment, puisque le personnage a vu sa vie se réduire à néant en l'espace d'un instant. Ainsi, il se remémore l'Amour de sa vie, sa petite fille et les moments qui l'ont marqué.. mais il se les remémore progressivement, parce qu'il ne peut pas croire que tout cela est fini.
Il a besoin de voir sa femme, sa fille encore une fois de plus.
Le personnage finit par oublier ce qu'il s'est passé, par la vengeance et le souvenir. Puis, un ami lui rappelle la vérité, l'horreur de la réalité. Alors, la vengeance n'est pas un moyen pour oublier ni pour rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie, mais l'Amour l'est. Le souvenir ne pourra jamais être effacé par les balles et le feu, non il restera intact ; célébrera le moment parmi tant d'autres, où la joie transparaissait sur chaque visage. Le sourire aux lèvres.
Micro-critique rédigée en 2020.