Manifeste anti-nazi éclatant de mon Autrichienne préférée

Je classe ce Vieux Fusil parmi ces films qui sont pour moi plus que des films, des tranches de vie notamment parce que son thème vient me toucher directement, réveillant certains souvenirs douloureux. Et de fait, il fait donc partie de films avec lesquels j'ai la plus forte relation, d'où la note maximale, malgré les défauts qu'on pourra lui trouver. Mais aussi c'est l'un de ces films qui me hantent tellement qu'une seule vision me suffit, tout en restant, d'un certain point de vue, un film-coup de cœur, en dépit de la difficulté à les voir. En outre, malgré le titre, mon intention n'est pas de résumer à la seule expression des idées politiques de Romy ce sublime drame de vengeance sur fond de Seconde Guerre Mondiale, porté par deux comédiens absolument fabuleux autant qu'imposants.


Ceci étant dit, pourtant, je pars de ce que m'a le plus sauté à la figure, même si le film est bien plus que ça : en effet, au-delà du naturel de son jeu et son implication incroyable, atroce et tellement forte au point qu'elle en est insupportable pour elle comme pour le spectateur (j'ai failli en vomir sur certaines scènes) dans ce rôle de victime d'un massacre en partie inspiré de celui d'Oradour sur Glane, comment, connaissant ses positions politiques et à quel point le Nazisme l'a marquée, ne pas entendre, derrière, un cri de protestation de la part de Romy ? Comment ne pas y lire aussi cette sorte de culpabilité qu'elle éprouvait, exorcisée en une purification par cette interprétation aussi marquante que son rôle, aussi mineur soit-il?


Mais ce film, c'est bien évidemment, aussi la musique césarisée de François de Roubaix, musique de film par excellence à tel point qu'elle m'a marquée avant que je ne vois le film et maintenant elle a d'autant plus de raisons de me marquer avec ce contraste/accompagnement de certaines scènes, notamment celle de début et cette manière de contenir en soi le film, les sentiments qu'il suscite oscillant entre bonheur, nostalgie et malaise. Il faudrait que j'évoque également un Noiret tout aussi habité et émouvant, qui m'a tout autant marquée.


Reste qu'on a le droit de lui reprocher une trame assez conventionnelle dans l'alternance vengeance/flash-back mais ça ne sera pas moi car cela fait partie, à mon sens, de sa terrible efficacité. Il a tout pour me hanter, en résumé, même par la seule évocation de son nom qui rapporte les souvenirs à ce film, qui lui même rapporte dans ma mémoire le souvenir des ruines d'Oradour... avec une seule phrase, qui m'avait percutée :



Oublier son passé, c'est se condamner à le revivre (Santanaya)


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le 21 déc. 2017

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Louve d'Avalon

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