La seconde guerre mondiale touche à sa fin dans le sud. Le grand chirurgien de l'hôpital de Montauban envoie sa femme et sa fille quelques jours à la campagne, histoire de les mettre à l'abri des bombardements alliés et des exactions possibles des milices et des allemands. Croyant bien faire, il les envoie à la Barberie, propriété familiale sise dans la forteresse médiévale de Bruniquel perchée sur un haut piton rocheux. Profitant d'une escapade quelques jours plus tard, il rend visite aux deux prunelles de ses yeux mais découvre, horrifié, que tout le village a été passé par les armes et ses deux amours violées, abattues dont l'une brûlée vive au lance-flammes. Après quelques minutes de réflexion, Julien Dandieu retrouve ses esprits et décide d'échaffauder un guet-apens pour empêcher le commando SS, resté sur place pour "se reposer", de quitter la citadelle. Connaissant l'endroit comme sa poche, il va se saisir d'un vieux fusil de chasse et élaborer quelques piéges ingénieux pour se débarrasser un-à-un des criminels en uniformes. On peut résumer le spectacle à une sorte de Rambo dans la France occupée, avouons que c'est alléchant.


Et il est difficile de prendre à défaut ce film qui est vraiment bien mené, avec une fluidité incroyable, des séquences mémorables et des prises de vue qui sonnent vraies. Bien que le film ne soit pas basé sur une histoire réelle, il est évident que la trame suit peu ou prou les événements d'Oradour-sur-Glane. L'ensemble accouche d'un film singulier dans lequel un homme ordinaire bascule dans la vengeance et la violence, affrontant seul l'armée la plus redoutée au monde, dans des décors exceptionnels et authentiques. Comme je l'ai dit plus haut, c'est le cinéma d'action hollywoodien 5 ans avant. Et voilà bien le problème selon moi, c'est un action-movie français, il se doit aussi d'être romantique... Le film est construit selon le principe du flashback, ainsi, avant chaque exécution, nous plongeons dans les souvenirs de Dandieu ; nous revivons son passé, sa rencontre avec la belle Clara (Romy Schneider), leurs vacances de rêve à Biarritz, une fête d'été au village, etc. Le film est ainsi freiné dans sa fluidité incroyable par des séquences assez longues que je trouve inutiles. 1 heure de vengeance totale sans ces coupures aurait probablement rendue ce film encore plus dingue. Si y a des amateurs de remontage qui me lisent, y a moyen de s'éclater en sucrant toutes ces scènes - certes pas désagréables - mais dispensables.

Très bon film donc, qui aurait pu être encore meilleur sans ses passages superflus, mais ne jouons pas les fines bouches, c'est un chef-d'oeuvre de notre production cinématographique. Aux récompenses amplement méritées.

Ramifraise
7
Écrit par

Créée

le 29 oct. 2024

Modifiée

le 30 oct. 2024

Critique lue 10 fois

Ivan Duraive

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