Aldrich est un réalisateur un peu oublié, une chose injuste vue la qualité de sa filmographie. L'homme n'a pas fait que des œuvres d'excellentes qualités, mais même dans le moyen il y a toujours quelque chose à garder. Et on ne peut pas lui reprocher d'avoir essayé. L’exercice est d'autant plus difficile avec le vol du Phénix qu'il restreint ses personnages dans un seul lieu, un désert. Sur 2h22 de film il faut bien maitriser la narration et posséder un grand savoir-faire pour arriver à ne pas tourner en rond. Aldrich propose assez de rebondissements pour maintenir l’intérêt de son histoire. Ces hommes sont les rescapés d'un crash aérien, et perdu dans cet immense espace vide ils vont connaitre la soif, la chaleur, la faim, le désespoir. Les situations sont bien apportées, non seulement ces hommes doivent faire face à cet univers difficile, mais ils doivent aussi garder un mental en acier. C'est la chose la plus importante pour vaincre l’aridité du désert. Après le crash le capitaine pense que les secours vont rapidement arrivés, les jours passent et rien ne vient. L'espoir qui était là s’amoindrit d'une journée à l'autre. Le désert avec son soleil de plomb et sa chaleur use autant les corps qu'il atteint le psychisme des rescapés. Il va y avoir de nombreux conflits interne quant au choix stratégique adopté. Toutes ces choses Aldrich les montre parfaitement dans son film. Pour se sortir de là, il va falloir faire autrement et prendre d'autres décisions, même les plus folles. Là le film prend une autre tournure, il devient celui d'un pari fou pour sauver la peau de tout cet équipage. Comme souvent chez le réalisateur c'est un peu long, pour autant il n'y a pas de temps mort, c'est un très bon film.