Encore un film qui se passe dans un désert et que j'apprécie. En plus c'est Aldrich qui réalise. Bon sang que c'est bon !
Le scénario est bien ficelé. Le scénariste parvient à mêler conflits externes (survivre, construire un avion) et conflits internes (rapport de force entre les personnages, défaitisme) sans lesquels le film manquerait cruellement de relief. Mieux, au travers de cette trame relativement simple, il donne un bel aperçu de micro société, cherchant par là à critiquer la nôtre. Le film est donc à tendance psychologique mais comporte la dose d'humour nécessaire pour mieux faire passer la pillule.
La mise en scène est assez sobre. Quelques jolis plans par-ci par-là, certains pour bien montrer à quel point être perdu au milieu d'un désert est mauvais signe pour la santé tant mentale que physique, mais ces plans léchés sont rares car Aldrich préfère privilégier l'action et la psychologie des personnages. C'est ainsi que le réalisateur parvient à faire monter la tension comme je l'ai rarement vécue.
Je constate que mes films préférés comportent une part de maladresse dans le montage ; non seulement ces erreurs formelles ne sont pas graves, mais en plus, elles renforcent le film d'une certaine manière. Je n'aime pas quand c'est trop carré, trop bien fait. De Palma et Hitchcock sont par exemple deux réalisateurs à l'esthétique irréprochable dont j'admire l'oeuvre, mais pour lesquels il me manque quelque chose. C'est peut-être pour ça que j'aime les oiseaux qui est aujourd'hui dépassé techniquement. Mais je digresse là.
Bref, "The flight of the Phoenix" est une balle claque ; Aldrich fait preuve d'un sens de la narration et du montage qui font que cette histoire déjà bien écrite à la base puisse percuter le spectateur.