Quel autre film aurais-je pu visionner en premier dans mon marathon des meilleurs films de l’histoire du cinéma sinon que « Le Voyage dans la Lune » de Georges Méliès ? Qu'on l'ait déjà visionné ou pas encore, tout le monde garde inconsciemment une idée de cette production en l'image de cette lune au visage éborgné que l'on a déjà tant de fois aperçu. Considéré comme le premier film de science-fiction, cette œuvre française à l’ambiance Jules-Vernesque, nous raconte l’expédition de six astronautes sur la lune afin d’explorer ses profondeurs. Magique, poétique, burlesque, le chef d’œuvre est à voir au moins une fois dans sa vie, en plus il nous réclame très peu d’exigence contrairement à d’autres œuvres du début du XXe siècle, car il dure seulement 13 minutes, et les tableaux s’enchainent et varient relativement vite. On n’a donc pas le temps pour l’ennui.
Bien sûr, l’œuvre est muette, oui, il n’y a pas de bruitage, et aussi l’image est brouillée, même dans les versions restaurées, mais si l’on fait l’effort de replacer cette production dans son contexte temporel, on saura l’apprécier à sa juste valeur, c’est-à-dire comme un objet de divertissement précurseur, osant des effets spéciaux innovants, et invitant le public dans un univers fantastique pour la première fois de l’histoire du cinéma, et c’est aussi cette idée qui contribuera au succès du film.
Je relève un petit bémol tout de même en l'ajout ultérieur des couleurs, je n’ai pas l’impression que la technique sublime le résultat et je crois que j’aurais préféré la version authentique, en noir et blanc. L’ajout a au moins l’avantage d'apporter une touche de folklore, que certains apprécieront.
Je suis content d’avoir enfin vu ce film, qui est beaucoup mieux que ce que je pensais. C’est ce qui devait se faire de mieux durant les balbutiements du cinéma. L'oeuvre est à considérer comme l’ancêtre du 7e Art.
J’ai adoré.