J’ai toujours été un peu amoureux d’Ida Lupino, la faute à La Femme aux cigarettes, alors du coup, j’ai toujours une curiosité aussi pour les films qu’elle a pu réaliser, agréablement surpris par ce que j’ai pu voir jusqu’ici…
Ce soir là, c’était Le voyage de la peur, le cinquième de ses huit films, réputé comme étant le premier film noir jamais réalisé par une femme… Une histoire d’auto-stoppeur psychopathe qui tue tout ce qui bouge et essaie de s’échapper au Mexique grâce à deux braves types qui voulaient pêcher un week-end loin des mômes à torcher et des épouses acariâtres et se retrouvent otages d’un dingue qui ne dort que d’un œil…
Tout de suite, même si le film nous cache pendant les premières images l’identité du monstre, on sait de qui il s’agit en fait, et William Talman apporte au rôle un visage blafard, sadique et répugnant qui ne laissait de toute façon pas place au doute… Les deux pigeons, ce sont Frank Lovejoy et surtout Edmond O’Brien presque jeune, mais déjà adipeux, hélas, et il y a beaucoup de raisons de suer sur les routes du Mexique, ce dont il se prive rarement…
En plus ce soir là, il fait bien trente cinq degrés dans la salle, je sors d’une dure journée de labeur, mes paupières se posent doucement à leur place préférée et je rate sans vergogne la quasi première moitié du film. A noter tout d’abord que de fréquentes ouvertures me permettent de suivre assez bien l’histoire, et à noter ensuite que, si Nono, habitué à reconnaître la moindre variation dans mon élégante respiration, m’a découvert tout de suite, j’ai miraculeusement fait illusion auprès de ma voisine du jour, moins coutumière de la chose…
Je me réveille au Mexique je crois et ça ressemble à Ca commence à Vera Cruz sans l’humour, d’ailleurs ça tombe bien, non crédité pour cause de liste noire, il y a quand même Daniel Mainwaring derrière les deux histoires… C’est peut-être de lui que vient cette image du chef de la police d’un grand pays traité comme un enfant en bas âge ou un garçon de courses par un de ces jeunes inspecteurs envoyés par les Etats-Unis pour superviser le travail de ces satanés métèques amateurs et incompétents…
C’est très moyen quand même, finalement, ce truc, mais ça se regarde, de la série B honnête, sans plus… Parait que c’est très bien documenté, rapport au meurtrier Billy Coop qui a inspiré l’histoire, mais bon, ça ne se ressent pas des masses, et puis, c’est vraiment pas trop court, une heure onze pour ce genre de films, même en somnolant élégamment la moitié du temps…
Sinon, en vrai, les micro-siestes, c’est de la blague, j’étais encore plus épuisé en sortant qu’en arrivant, en plus il faisait toujours trente cinq degrés, même dehors, c’est à ce genre de détails que je sais que Dieu ne m’aime guère…