Hey ça cartoon? Moi ça cartoon au poil... facile et déjà fait? Possible, mais une formule qui marche peut être une formule qui se répète si on sait en tirer le meilleur et c'est ce dont je vais vous parler avec mon avis sans spoil.
Histoire de donner le ton avant d'y revenir en détails, de façon objective: inutile de chercher à comparer cette version du Dr Dolittle avec les précédentes, car l'ambiance, le contexte et même le genre dans lequel ce film s'inscrit est différent. Dernière petite précision sur le plan personnel, je n'ai vu que deux interprétations du personnage: celle d'Eddie Murphy et celle-ci de Robert Downey Jr. Nous y reviendrons, passons aux quelques points négatifs du film.
- : Moins vrais que nature. De nos jours, il est difficile à titre légitime de "gérer" différents animaux plus ou sauvages de part leur instinct, l'environnement dans lequel ils évoluent, leurs rapprochements à l'homme etc.. Même avec des dresseurs compétents surtout pour leur faire subir le voyage dont il est question, rien n'aurait garanti le même rendu final (en terme d'interaction) et ce sans que la moitié des associations de défense des animaux ne tombe sur l'équipe du film. Ainsi le choix des animaux à la sauce "Roi Lion Remake 2019" est certes inévitable mais fait ressentir à plus d'un moment le manque de réalisme des précédents volets Dolittle, le charme du film est là mais on ne peut pas lui nier quelques imperfections que ce soit dans la gestuelle de certains animaux, dans certaines de leurs expressions faciales, dans leurs actions...c'est crédible mais pas réaliste, paradoxal quand on voit les moyens techniques employés même si le contexte du film tente de le justifier.
- : Mal monté... Si les évènements s'enchainent assez vite avec ses rebondissements, gardant ainsi le public enfant comme adulte attentif, il arrive que certaines ellipses ou situations générales soient très vite expédiées ou résolues hors champ. Plus d'une fois nous passerons (par exemple) d'un plan sur Dolittle en intérieur à un plan sur Dolittle en extérieur mais qu'il y ait eu de mise en scène entre les deux et donc de transition pour justifier cette coupure plutôt brusque alors les deux plans en question se situaient dans deux contextes bien différents. Cela ne gâche pas le visionnage mais le perturbe de temps à autre.
Sans transition passons aux points positifs;
+ : Une aventure qui a du chien Les animaux ont beau manqué de réalisme, la variété des espèces, leur attitude, leurs petites habitudes, leur caractère respectif les rend tous plus attachants les uns et les autres. Aucun n'est mis de côté (même si le scénario le veut) tous ont un intérêt et une utilité à un moment donné de l'histoire. Les relations introduites touchantes, le développement de chacun/e rapide mais efficace, l'alchimie opère aussi bien avec Dolittle qu'avec le/la spectateur/trice (enfants et adultes), tout le monde aura son animal fétiche et l'appréciera jusqu'au bout de l'aventure.
+ : Casting vocal 1001 étoiles Que ce soit pour les acteurs humains ou le large bestiaire de Dolittle ou étranger, on nous propose en VF le gratin du doublage français avec uniquement des professionnels du milieu qu'il si agréable et doux à l'oreille de retrouver sur des personnages comme ceux du film et de s'y identifier. Bernard Gabay, Boris Relhinger, Donald Reignoux, Céline Monsarrat, Maïk Darah, Emmanuel Curtil...et j'en passe car je devrais également vous associer les noms des nombreux personnages (fictifs ou réels pour les acteurs/trics) auxquels ils ont prêté leur voix, bref leur talent n'est plus à prouver. Mentions spéciales à Damien Boisseau pour Jip le chien qui semble bien plus approprié que Tom Holland dans la VO par rapport à l'expertise acquise aux côtés de Dolittle suggérant ainsi un certain vécu professionnel et Mario Cotillard seule "célébrité" du casting qui se trouve doubler Tutu la renarde dans la VO COMME la VF.
+ : Langage universel... Robert Downey Jr n'a rien à envier Eddie Murphy, Kyla Pratt ayant joué Maya la fille Dolittle d'Eddie Murphy ou Rex Harrisson le tout premier interprête du docteur en 1967. Ayant déjà prouvé qu'il pouvait joué un personnage comme Sherlock Holmes sans pour autant faire du Tony Stark, "Bob" semble rendre hommage avec respect à la version "extravagante" d'Harrisson qui lui va à merveille pour le rendre sympathique charismatique à son tour. En plus d'une introduction du personnage, de son don et de son univers en dessin animé 2D (dans un style si beau et soigné qu'il ferait l'objet d'une très bonne série TV et ce qui en fait le deuxième après "Birds of Prey" dans la même période de sortie en salle), le film parvient à expliquer au travers des dialogues avec les jeunes acteurs, comment John est parvenu à communiquer avec les animaux. Certes la mise en scène peut paraître ridicule au premier abord mais l'ambiance fantastique qui s'en dégage nous fait voir cette alchimie naissante comme une prouesse et avec des yeux d'enfant qui s'émerveille comme devant un tour de magie. On ne peut pas retirer au film la tentative d'apporter une justification à cette "compétence" là ou les précédents films laissait le/la spectateur/trice sans réelle explication. De plus cette version de John Dolittle montre clairement que vouloir communiquer avec les animaux, les comprendre, leur apprendre des choses, les faire évoluer et les aimer pour ce qu'ils sont et souhaitent devenir est une volonté, un choix personnel et réfléchi à la différence des interprétations du personnage par Eddie Murphy et Kyla Pratt (malgré les nombreuses suites en téléfilm) qui semblaient plus subir malgré eux ce don qu'ils n'ont jamais réellement souhaiter posséder.
Bilan: Un excellent film touchant et drôle qui fera effectivement voyager toute la famille dans une belle aventure avec des personnages hauts en couleurs qu'on aurait tous envie d'adopter, la promo ne nous a pas menti : "Une aventure fantastique" pour petits et grands. Bonne séance à vous et donnez moi votre retour.
By Cm