C'est dans les terres arides du Nevada que Ben Sanderson déçu des Hommes, d’une femme, de lui-même et de la vie choisi de noyer son corps et son âme dans l’alcool. Il n’est pas à Las Vegas pour admirer le Palazzo ou sa fontaine mais il y est car cette ville est identique à son âme, vide de sens, c’est-à-dire ouverte, ouverte à tous les excès et les absurdités de la vie afin de camoufler l’achèvement de la Vie.
L’unique projet de son dernier voyage sera de mourir à Vegas, achevé par l’alcool. Ce qui lui reste d’argent débouchera dans une mer spiritueuse où les vagues incessante de vodka, de rhum et de tequila vacilleront son corps dans un Las Vegas rendu spirituel, fait de lumière, où y rodent beaucoup de déchus et peu d’anges. Il échouera dans les bras de Sera, une prostituée au service d’un homme touché par la folie des Hommes. Cette femme est belle, solide et sensible, une errante de la modernité déterminée à passer par cette ville.
Elle s'attachera à cet homme que l'alcool et le désespoir ont purifié. Alors que le lent et douloureux suicide de Ben paraît inévitable, ses sourires naïfs, ses attentions ou ses extravagances sont des moments de poésie pour Sera et le spectateur. Leur couple représente de manière si intense la détresse de l'homme moderne que même la décadente Las Vegas les rejette. Mais l'amour est-elle une branche assez solide pour une aussi grande chute ?