Lee Miller
6.2
Lee Miller

Film de Ellen Kuras (2023)

J'ai trouvé ce film quelque peu gênant.


Lee Miller est décrite comme une femme qui à une époque ne vivait que de photo, de beuverie et de sexe, c'est dit dans le film texto, mais visiblement la réalisatrice et l'actrice principale n'ont pas trouvé ça pertinent pour créer le personnage de Lee Miller ; et pour cause, dans ce film, la photographe tire la tronche tout le temps, ne s'amuse jamais même quand les gens autour d'elle font une blague, elle est froide, fume sa clope comme un cliché ambulant. Et c'est triste parce que Kate Winslet a déjà joué des personnages sexys, charmeurs, subtils, alors pourquoi proposer ce jeu si froid, si fermé. À la limite on aurait pu voir une progression au fil de l'intrigue, voir ainsi sa joie de vivre la quitter tandis que les nazis se révèlent de plus en plus monstrueux, mais non, dès les premiers plans elle a le visage sévère.


La représentation des artistes est assez cliché, c'est pas nouveau mais ça choque moins dans un film des années 90 par exemple où l'ambiance générale du film se prête plus au cliché, alors que ce film-ci, bien contemporain, inspire à plus de réalisme, et donc avoir des acteurs qui portent un béret à la 'cool', qui pique-niquent avec un bon vin français en parlant politique... mpppfff je sais pas c'est un peu ridicule.


Les costumes propres, les filtres, les reconstitutions qu'on a déjà vu un millier de fois au moins. Et puis ces gros plans, cette musique, ces interprétations un peu trop viscérales... on dirait que la réalisatrice cherche par tous les moyens à recevoir un oscar, dans tous les domaines possibles, en proposant un sujet convenu et un traitement lisse. La reconstitution de la scène de la salle de bain, par exemple, aurait pu être une grande scènes, mais c'est juste n'importe quoi, parce que l'auteure appuie trop sur le côté noble.


En plus je trouve que le personnage est un peu limite, entre son rôle de mère bâclé et ses photos prises sans consentement. La scène où elle découvre des femmes cachées pour manger du pain, je l'ai trouvée malaisante, on sent qu'elle est gênée de prendre des photos mais elle les prend. Et ça je trouve que c'est intéressant, ça pose des questions, ça tache le personnage... mais l'auteure n'en fait rien, on ne sait même pas si elle est consciente de l'ambiguïté de la scène, parce qu'en sortant, le personnage donne l'impression d'avoir bien agi et puis on n'en parle plus.


Le récit souffre également d'un développement décousu, avec un récit qui s'étale sur trop de temps. Les personnages sont peu inspirés. Les conflits sont parfois déplacés (les états d'âme d'un artiste vs la guerre). Il y a aussi cette séquence où l'on retrouve Cotillard (horrible dans ce film, performance bien plus risible que dans The Dark Knight) amincie, un peu folle et perdue, cette séquence arrive plop en plein milieu du troisième acte, on sait pas trop pourquoi, on en reparlera plus tard brièvement, sans plus... Mais au final quelle était l'utilité de cette scène ?


Bref, ce film n'est vraiment pas top. C'est dommage quand je vois le budget et l'équipe artistique, et encore plus quand je vois que Winslet s'embourbe de plus en plus dans des navets, elle qui semblait plus lucide et inspirée à ses débuts.

Fatpooper
3
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le 16 nov. 2024

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Fatpooper

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