Legend of the demon cat (2017) - 妖猫传 / 129 min.
Réalisateur : Chen Kaige - 陈凯歌
Acteurs principaux : Shota Sometani - 染谷将太 ; Huang Xuan - 黄轩 ; Hiroshi Abe - 阿部寛 ; Sandrine Pinna - 張榕容 ; Zhang Luyi - 張魯一 .
Mots-clefs : Chine – Japon – Conte - Legendes
Le pitch:
Sous la dynastie Tang (618–907), un démon-chat apparaît et sème le trouble dans la ville de Chang'an (en), provoquant une série d’événements étranges (les hommes de pouvoir meurent tous les uns après les autres). Le poète chinois Bai Letian et le moine bouddhiste japonais Kūkai s'allient alors pour enquêter sur la mort de la Concubine Yang, suivant la piste laissée par le démon et révélant un secret jusqu'ici bien gardé.
Première impressions:
Du 28 mai au 10 juillet 2018 se déroulait le 8e festival du cinéma chinois en France (FCCF), un festival largement soutenu par la diplomatie culturelle chinoise ayant pour but de présenter au public français un panel de films (plutôt commerciaux) sortis l’année précédente en Chine. Ce fût l’occasion pour moi de découvrir le dernier film de Chen Kaige coproduit par des fonds chinois et japonais. Si le nom de Chen Kaige ne vous dit rien, vous avez peut-être entendu parler de sa palme d’or remportée en 1993 pour « Adieu ma concubine », un film fleuve de près de 3 heures qui retraçait un demi-siècle d’histoire de la Chine à travers un couple d’acteurs d’Opéra. Quatorze ans plus tard, le cinéaste a troqué le film réaliste et politique pour le blockbuster onirique et fantastique : « Legend of the demon cat ».
Pour vous la faire courte : j’ai pris un pied énorme devant ce film. Cela fait quelque temps déjà que j’ai remplacé les blockbuster américain par les blockbuster chinois, et franchement, je ne perds vraiment pas au change. « Legend of the demon cat » m’a fait retombé en enfance, il m’a émerveillé par ses images chatoyantes et ses couleurs époustouflantes. Malgré les quelques longueurs, je suis resté scotché à mon siège comme un gamin devant un Disney. Il s’agit d’un conte pour adulte, la mise en scène d’une vielle légende dans la Chine fabulée d’autre fois, une Chine pleine de princes et de magiciens, de mets succulents et d’or. Il s’agit parfois d’une enquête emprunte de romance, d’onirisme et de thriller… Le scénario, parfois inutilement compliqué, tient suffisamment la route et j’ai pris un grand plaisir à suivre les différents personnages. Alors oui, dernière partie du film est un poil gnangnante et le film aurait gagné à être raccourci, mais quel plaisir pour les yeux.
Pour arriver à un tel résultat plastique digne des plus grands films de Hollywood, il aura fallu pas moins de 5 ans de préparation pour adapter le roman japonais Amana Kūkai de Yoneyama Mineo. Imaginez, la co-production sino-japonaise a dépensé pas moins de 200 millions de dollars pour la construction d’un décor si énorme qu’il fut transformé en parc d’attraction après le tournage du film. Côté casting, là aussi la production a mis le paquet : les acteurs japonais Shôta Sometani (Kamikaze – le dernier assaut ; Kabukicho Love Hotel ; A liar and a broken girl) et Hiroshi Abe (Après la tempête ; I Wish ; Amiral Yamamoto), le chinois Huang Xuan (La grande muraille ), la franco-taiwanaise Sandrine Pinna (The Chrysalis ; Yang Yang)…
Pour conclure, Legend of the demon cat est un film qui m’a émerveillé en me faisant retomber en enfance. Si le scénario aurait gagné à être un poil plus clair et si la fin aurait mérité une approche plus adulte et moins fantastique, le film est un plaisir pour les yeux. Le film n’a pas de distributeur français à ma connaissance hélas et c’est bien dommage. Si je suis un amateur de films indépendants, j’aimerais aussi que parfois, les grosses productions asiatiques, purement commerciales mais ô combien rafraîchissantes face à l’overdose de super-héros américains, ne viennent bousculer un peu les codes du grand spectacle.