Ron Burgundy et Veronica Corningstone présentent maintenant les informations nationales, mais quand Veronica est choisie pour le prime time tandis que Ron est licencié, le couple se sépare et c’est la descente aux enfers pour l’ancien présentateur vedette de San Diego. Pourtant il est bientôt contacté pour rejoindre
une nouvelle chaîne consacrée à l’information en continu.
Il rameute alors son ancienne équipe et tous s’installent à New York.
Entre un suicide pathétique et l’amourette sensible de Brick et de Chani, c’est l’équilibre d’un humour tour à tour crade, décalé et bon enfant qui rythme un scénario plus investi, plus réfléchi, que l’épisode précédent. Dans la course à la gloire et aux paillettes, Ron est dépassé par les événements, dépassé par le rythme frénétique d’une vie à courir. Quand un accident le laisse aveugle, incapable de faire la seule chose qu’il sache à peu près faire (lire le prompteur),
le passage à vide est salutaire,
l’homme se retrouve.
Les numéros de Paul Rudd et de David Koechner sont au niveau de l’épisode précédent. Le développement du personnage de Steve Carell lui offre, avec Kirsten Wiig, un duo magnifique, tendre et drôle, hilarant même. Christina Applegate joue presque deux rôles, d’une vie, de réussite et de responsabilité, à l’autre, d’amour et de dévouement, et Will Ferrell tire l’ensemble avec la virtuosité et l’implication qu’on lui connait, incarnant
la vacuité d’un système insatiable.
Petit bonus sur le schéma de l’épisode précédent : la baston générale des équipes de journalistes nationales. Apparitions amicales d’Harrison Ford, de Will Smith, de Jim Carrey et Marion Cotillard, de Sacha Baron Cohen, Liam Neeson, John C. Reilly, Kanye West, etc…
Décadence et perte de soi,
pertes d’humanité dans la vanité et abrutissement de l’info-tv moderne, Will Ferrell et Adam McKay ont su développer un scénario plus complexe, construit et nettement plus intéressant, dense et réfléchi, sur un des aspects de la gouvernance passive des médias muselés par leurs propriétaires industriels, autant que sur la place de l’humain au cœur d’un tel système. Ce n’est pas pour rien que Will Ferrell apprécie les idiots : heureux les simples d’esprit jusqu’à ce qu’ils prennent conscience.
Rire et réflexion minimale, c’est mieux.