Leila's Brothers raconte l'histoire d'une famille dont le père de 80 ans est rejeté par ses frères et ses neveux. Les quatre fils qui ont entre 40 et 50 ans sont tous au chômage. Leila, fille unique n'a jamais pu être proposée à un membre de la famille comme l'aurait souhaité son père. Les tensions familiales vont éclater quand les enfants ont besoin d'argent pour acheter et monter une boutique dans un centre commercial. Leur père veut dépenser son argent dans un mariage pour être accepté par la grande famille et devenir le Parrain.
Après la Loi de Téhéran polar iranien maîtrisé, Saeed Roustayi reprend ses acteurs du film précédent pour livrer un drame social iranien qui n'a rien à envier à Ken Loach. Le film dépeint des personnages réalistes et touchants auxquels on s'attache immédiatement. Les acteurs font tous des prestations magistrales. Le film à l'image de Ken Loach raconte une histoire dans laquelle les personnages sont coincés dans un enchaînement de descente sociale et de ruine qu'ils ne peuvent freiner. La force du film est de ne jamais tomber dans le mélodrame ou le fatalisme, et fait même preuve de moments de comédies quand il n'y a plus d'espoir. Le scénario se permet même d'incorporer des petits rebondissements et des twists pour relancer le film à plusieurs reprises.
A la réalisation, la direction d'acteur est flamboyante, le découpage a de vrais partis pris cinématographiques avec des compositions de cadre signifiantes et des plans qui se répondent à des moments différents du film. Si les choix de lumière sont justes, l'étalonnage manque parfois de soin et aurait pu être amélioré dans certaine séquences. Le film d'une durée de 2h45 aurait pu également être plus réduit en temps en enlevant certaines séquences peu signifiantes pour la dramaturgie du film.