Des moments de cinéma comme cela il n'y a bien que le cinéma iranien qui peut nous en procurer! Leila et ses frères fait partie des quelques films réalisés par Saeed Roustaee avec La Loi de Téhéran (2019), j'avoue que ses films ont toujours une aura particulière. Il y a tout d'abord une très belle photographie avec des plans souvent sombres, un mélange de violence et de bonne humeur ainsi qu'une forme de lenteur, lenteur que l'on retrouve dans les films de d'autres cinéastes iraniens tels que Farhadi ou Kiarostami.
Le film jouit de nombreux points forts, j'ai particulièrement apprécié le côté décalé voire désabusé, comme au moment où les quatre frères mangent des glaces comme des enfants et cela malgré la gravité de leur situation.En effet ils doivent récupérer une somme d'argent , somme qui fut donnée pour l'achat d'une boutique et le personnage de Manouchehr croule sous les dettes, il y a une forte part d'ironie et c'est plutôt appréciable, cela allège les propos du film.
D'autre part, les personnages sont vraiment bien construits avec un père de famille(Saeed Poursamimi) qui respire la vanité et l'égoïsme, qui sera prêt à tout sacrifier pour être reconnu pendant un court moment par sa communauté, une fille (Taraneh Alidoosti) qui s'oppose à ses parents et qui s'imposera comme la cheffe de la famille.
L'autre point fort est culturel, j'apprécie le fait qu'on soit plongé dans l'intimité du cercle familial et que l'on découvre les traditions iraniennes , le fonctionnement de cette société sous dictature islamique et ses travers.
Le principal point négatif du film est sa lenteur sur certains moments, je pense que le film aurait pu tenir en 2h et n'aurait pour autant pas perdu en qualité.