Encore un film que j’ai « aperçu » lorsque j’étais ado, mais dont je ne me souvenais plus trop. C’était tout à fait le genre de film qui me laissait complètement de marbre, et que j’apprécie à sa juste valeur aujourd’hui que je suis devenu plus patient.
Léon est donc un « nettoyeur », entendez par là, un chasseur de prime. Il croise sur son chemin d’assassin une enfant triste, Matilda, qui affirme quelques prédispositions pour le « métier ». Léon accepte de la prendre comme apprentie. OK, alors racontez comme ça, l’histoire parait complètement folle, mais je dois dire que d’une certaine manière c’est ce qui m’a plus dans ce film. Une intrigue incroyable, qui défie les lois de la raison, qui nous met souvent mal à l’aise, et qui se distingue par une nouveauté et une efficacité étonnante.
Pour autant, je n’ai pas aimé la relation entre cet homme froid et cette enfant perdue qui évolue en histoire d’amour impossible. Franchement, c’est vraiment déstabilisant, à la limite de l’obscène (j’ai vu la version longue, et j’aurais sans doute préféré la version courte qui arrondit les angles à ce que j’ai appris).
À côté du malaise, il y a la certitude d’être en face d’un véritable chef-d’œuvre. La réalisation est folle, chaque plan est pensé comme une photographie, les dialogues sont pleins d’esprits, les personnages sont intenses, les relations qu’ils entretiennent sont crédibles à défaut d’une thématique un peu tirée par les cheveux, ou du moins, assez horrifiante quand on y pense. Les personnages ont parfois des attitudes un peu exagérées, juste parce que ça fait bien à l'écran, je l'ai regretté.
Jean Reno est magnifique. Je le préfère largement dans ce registre que dans la comédie. Nathalie Portman est incroyable. Une icône. Gary Oldman est fascinant. Je l’ai trouvé géniale dans ce film. Franchement, le casting est une dinguerie. J’adore.
J’ai trouvé ce film superbe, mais il m’a beaucoup fait grincer des dents. Il y a certaines directions que j’ai du mal à comprendre. J’aurais préféré que Besson déroule une relation père-fille, ou peut-être même mère-fils, avec des rôles inversés, une Matilda qui s’occupe d’un Léon analphabète comme la maman qu’elle rêverait d’être. Mais cette relation amoureuse naissante me gâche un peu le spectacle, je dois bien l’avouer. Pour autant, je reconnais les immenses qualités de ce chef d’œuvre incontestable.