Le film et le contexte qui l’entoure, quand on est au courant avant de le voir, fait que le visionnage est une expérience très particulière.
Impossible de nier la beauté intrinsèque du film. Les plans de Besson sont à couper le souffle, Gary Oldman est excellent et que dire du charisme de Jean Reno qui transcende les scènes d’action. Mais surtout — et de la vient le tiraillement, Nathalie fucking Portman. Arriver à 12 ans à éclipser l’entièreté du cast par son jeu, son charisme et sa présence est exceptionnel.
Cependant, impossible de ne pas regretter sa sexualisation accrue, degueulasse et inadaptée dont l’actrice témoignera qu’elle en a beaucoup souffert. Impossible de fermer les yeux sur cette relation à relents pédophiles entre Mathilde et Léon. Impossible d’en détourner les yeux quand l’on sait en plus qu’une scène de sexe a été retiré au montage. Impossible de ne pas être scandalisé quand l’on saisit le parallèle entre cette relation et la vie de Besson, lui qui a mis enceinte une enfant de 16 ans alors qu’il en avait 32.
Souvent vient le débat de la séparation de l’homme et de l’artiste. Là, encore une fois, impossible, tant l’œuvre incarne et représente ce qui est reproché à l’artiste.
Les sentiments sont donc extrêmement mitigés après ce visionnage, tant l’on ne reste pas insensible à la beauté de l’œuvre, mais tant également chaque once de moralité que nous possédons est secouée par le contexte sous-jacent.