What's the purpose to live in that shitty world ?

Oui ! J'adore Luc Besson !
Et Non ! Il n'a pas fait de chef d'oeuvre et c'est pas sur qu'il en fasse un jour (surtout vu comment c'est parti maintenant)
Cependant, en dehors de ces productions, ces réalisations ont touchées toutes les générations françaises: Subway et Le Grand Bleu pour les années 80, Nikita et le Cinquième élément pour les années 90 et -pour ma génération- Arthur et les Minimoys (j'aime ce film et pis c'est tout !). Mais en même tant que des divertissements, les films de Besson aborde des thèmes plus profonds qu'il n'y parait et ce film appartient à cette idée.


Après cette introduction au réalisateur qui a du faire fuir une partie des lecteurs de la critique, parlons (vu que c'est le but de cette critique) du film en soit.
Léon est un "nettoyeur", ou un assassin professionnel qui s'occupe de liquider les affaires de certains copains mafieux. Cependant, une petite fille de 13 ans du nom de Matilda, dont la famille vient juste de se faire trucider par un policier drogué, va s'incruster dans la vie morne et triste de Léon, et donner un peu plus de vie au vieil ours, tout en cherchant à devenir assassin pour tuer le policier meurtrier. Au fur et à mesure que le film avance, une relation passionnelle va se développer entre les deux bonhommes.


Pour apprécier ce film, il faut savoir que Besson s'inspire de deux domaines de films différents: le film de mafieux, dans l'ambiance général du film et dans les conflits qui touchent les personnages. Mais il s'inspire aussi d'un film en particulier en contradiction avec celui énoncé précédemment: Lolita du génie Kubrick. Une relation amoureuse entre un homme de 40-45 ans et une fille de 13 ans un peu paumé dans sa tête et qui comprends d'une certaine façon vers la fin que cette relation ne peut pas marcher, déjouant ainsi la Happy Ending d'un film américain. Alors, après, c'est deux films différents. L'un est un film d'auteur, et l'autre est un film (en partie) de flingues et de divertissement. Ainsi, le film devient un cocktail intéressant et original, déjouant ainsi l'argument aux détracteurs que ce film n'est qu'un divertissement idiot, sans saveur, et au développement inintéressant.


Développement, d’ailleurs, qui se révèle assez attachant, et ce grâce à un duo d'acteurs géniaux. Jean Reno arrive à bien géré son accent et son jeu tout aussi génial et grave que d'habitude. Mais avant d'être un des meilleurs films de Besson, ce film est également celui qui a fait briller la petite fille qu'était Natalie Portman, offrant une performance au poil, d'une jeune fille paumé, recueilli par un tueur à gage, avec qui, elle va ressentir des sentiments. Quand j'ai vu le film la première fois, je ne savais pas quoi penser de cette étrange relation. Mais plus je l'ai revu, plus je trouvais la relation touchante et en même tant tragique dans ce monde ou l'on ne peut échapper à cette triste violence.


Ce qui amène aux thèmes de Besson. En plus d'exploiter le thème de la femme forte, que l'on retrouve dans l'intégralité de sa filmographie, un autre thème plus discret dans ses films est présent ici. Ce thème, c'est la quête d'humanité. Vous allez me dire "C'est Luc Besson, comment un thème métaphysique peut se trouver dans un seul de ses films ?". Et pourtant si.
Attentions, Spoilers de Le Dernier Combat, Le Grand Bleu, Nikita, et Le Cinquième Élément


Pour Le Dernier Combat,


le personnage de Jolivet arrive à gagner une certaine humanité longtemps perdue grâce au scientifique et à la jeune femme. Mais à la mort de ces derniers, Jolivet abandonne cette humanité et revit sa vie d'antan de survie bestiale.


Dans Le Grand Bleu,


Mayol est tourmenté et ne sait quoi choisir entre le monde réel, le monde des humains, et le monde aquatique, ou vivent ses amis les dauphins. A la fin, d'une certaine façon, Mayol abandonne son humanité pour rejoindre ses amis les dauphins.


Dans Nikita,


nous commençons le film avec une délinquante sans état d'âmes, qui au fur et à mesure que la première partie du film avance, gagne en humanité et en maturité. Cependant, Nikita devra marcher sur un fil entre une vie normale, l'humanité, et une vie dangereuse, ou elle devra prendre des vies humaines, au risque de perdre la sienne de nouveau.


Et dans Le Cinquième Élément,


nous avons une extra-terrestre devenu humaine qui va apprendre à devenir humaine. Mais en découvrant les horreurs que nous, humains, avons réalisé, elle hésitera à devenir les monstres que nous sommes, et à nous sauver également. Au final, elle découvrira l'amour, et acceptera cette fois, l'humanité.


Après cette longue analyse qui a fait chier beaucoup de mondes, revenons une fois encore au cas Léon.


Le film commence avec un tueur professionnel vivant une vie bien triste et sans réel intérêt. Il est presque une simple machine à qui on donne des ordres. De ce fait, le parallèle avec l'absence d'humanité fonctionne. Le fait qu'il prenne soin d'une plante est une façon pour lui de se convaincre qu'il est avant tout un humain. Et puis arrive Matilda, qui va entièrement changer sa vie. Ainsi, plus le film avance, plus la relation amicale entre les deux avancent, donnant à Léon une certaine figure paternel pour Matilda. Cette relation qui évolue de plus en plus, va amener à une idée d'amour de la part de Matilda. Cette idée d'amour est presque inconnu pour Léon, ouvrant une autre fenêtre pour l'humanité. Et à la fin, ce n'est plus le Léon du début qui se sacrifie, c'est un Léon qui a une raison de se sacrifier, afin que son amour puisse vivre une vie meilleur une bonne fois pour toute. La vision du film est relativement pessimiste sur cela, puisque c'est malheureusement quand Léon est humain que sa perte arrive, de la main de l'humain, questionnant donc la valeur de l'homme dans ce monde. Mais la pointe positive est atteinte à la toute fin, avec Matilda qui est un symbole d'une vision positive pour l'humanité, quand elle plante la plante de Léon.


Bon... A ce niveau là, j'ai du perdre tout les détracteurs, mais bon, j'avais envie de faire une critique sur ce film, puisque c'est plus qu'un divertissement idiot. C'est un requiem de l'humanité sous fond de Gunfight et New Yorkais. Et là, beaucoup vont penser que je surinterprète trop, mais bon, ça c'est ma vision du film, donc chacun la sienne. Après, les touches Besson sont là: Cadres stylisés comme des plans zénithaux, ou de nombreux mouvements de caméras. Et les dialogues souffrent de temps en temps d'une certaine artificialité.
Mais voilà, Léon fait clairement parti de mes films préférés que je peux regarder en boucle sans me lasser.


Vous n'êtes pas d'accord avec moi ? Eh bien comme diraient Jacquouille ou Matilda:



Ok


Créée

le 30 juin 2016

Critique lue 180 fois

Layrente

Écrit par

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