Un fleuron de l'âge d'or Disney
"Les 101 dalmatiens", au-delà de ses qualités propres (c'est un très bon cru), est particulièrement intéressant : en effet, voilà un long-métrage d'animation entièrement (ou presque) construit sur du noir et blanc ! Les chiens n'ont que ces deux couleurs et une grande partie de l'action se situe dans la neige.
Au final, cette production Disney réellement à part, acquiert, grâce à ce parti pris esthétique audacieux, un cachet particulier : il n'est pas interdit de trouver des traces de cette œuvre très moderne jusque dans des exemples récents (par exemple, un film comme "Fargo", en 1996, des frères Coen, doit beaucoup aux "101 dalmatiens", non seulement par la présence excessive de la neige dans l'action, mais aussi avec les deux gangsters, qui évoquent étonnamment Horace et Jasper, les kidnappeurs des dalmatiens).
Mais "Les 101 dalmatiens" bénéficie d'autres atouts majeurs.
La musique d'abord. C'est souvent le (très) gros point faible des productions Disney (il n'y a guère que les chansons du "Livre de la jungle", en 1967, et, peut-être, celles des "Aristochats", en 1970, qui restent encore écoutables aujourd'hui). Or, elle est pratiquement absente des "101 dalmatiens", seul long-métrage d'animation Disney à n'être pas (par bonheur) infesté de ces horripilantes chansonnettes. La seule musique qu'on y entend est justifiée par le fait que l'un des protagonistes est compositeur.
Autre point fort : Cruella, bien sûr.
Walt Disney avait coutume de dire que, pour réussir un film, il fallait surtout veiller à réussir le personnage du méchant. De ce point de vue, avec "Les 101 dalmatiens", le contrat est bien rempli : c'est bien simple, Cruella est l'une des pires créatures du petit musée des horreurs "disneyennes" ! Elle côtoie sans problème la sorcière de Blanche-Neige ou le Capitaine Crochet au panthéon des "villains". Elle est un trésor de méchanceté absolue. On reconnaît cela à un détail qui ne trompe pas : on adore la détester.