Impossible de se faire une idée objective sur ce film québécois, dès lors qu'on a déjà vu le remake français, intitulé "Le grand méchant loup", qui s'avère extrêmement proche de l'original, reprenant même parfois certaines séquences plan par plan.
Par conséquent, l'impression de redite est inévitable et le plaisir s'en trouve sévèrement amoindri, même si j'essaie dans ma notation de ne pas (trop) pénaliser le film de Patrick Huard. Mais je ne saurai jamais quel aurait été mon véritable ressenti en découvrant "Les 3 p'tits cochons" en premier.
En l'état, j'ai souffert par moment de son caractère bavard et longuet ; on sent une volonté manifeste de faire durer les plans, pas toujours très pertinente, qui fait basculer la durée au-delà des 2 heures, ce qui pourra sembler excessif pour une comédie de mœurs.
D'autre part, les ruptures de ton entre humour trash en dessous de la ceinture et séquences émotion ne sont pas toujours bien gérées, venant rappeler (fort logiquement) que le comédien Patrick Huard s'essaie pour la première fois à la mise en scène. On lui pardonnera donc quelques maladresses dans la narration, notamment dans la gestion, originale mais déséquilibrée, des différentes voix-off.
D'autant que "Les 3 p'tits cochons" reste dans l'ensemble une réussite, comme en témoigne son énorme succès au Québec. Sorte de fable moderne sur le thème de la fidélité, cette comédie douce-amère esquisse un portrait drôle, cruel et touchant de la condition masculine en ce début de XXIème siècle. Chacun des 3 membres de cette fratrie incarne en effet un type d'homme occidental assez universel.
Notons à ce propos que les 3 comédiens principaux se révèlent convaincants, en particulier Claude Legault, autour duquel s'articule principalement le récit, bien secondé par Paul Doucet et Guillaume Lemay-Thivierge.
En revanche, j'ai préféré le casting féminin du "Grand méchant loup" : sans démériter pour autant, les actrices québécoises ne m'auront pas autant charmé que leur cousines françaises. On aura tout de même remarqué les courbes généreuses de la blonde Mahée Paiement, mais aussi ses réticences à nous les dévoiler : l'influence de la pudibonderie nord-américaine, j'imagine...
Pour conclure, je dirais que "Les 3 p'tits cochons" et son remake français sont excessivement proches et de valeur équivalente ; il s'avère par conséquent inutile de visionner les deux, alors à vous de choisir, sachant que l'authenticité sera toujours du côté de l'original (les expressions québécoises, hostie!), mais que la copie a aussi des arguments à faire valoir.