Il est réjouissant de constater qu’une prestigieuse multinationale comme la 20th Century Fox peut engager la coquette somme 125 millions de dollars dans un pur navet. Je savais que le talent, l’expérience et l’argent ne garantissent pas un succès, je découvre qu’ils n’assurent même pas un résultat médiocre.
Le scénario propose un reboot de la franchise des 4 Fantastiques, centré sur des acteurs plus jeunes. Excellent ! L’adolescent pré-pubère représente la principale cible des majors. La Torche est black (Michael B Jourdan), comme son père. Pour rester blonde, Susan Storm (Kate Mara), la Femme invisible, sera sa sœur adoptive. Miles Teller est Reed Richards, le tout mou. La Chose/Ben est joué par Jamie Bell et Toby Kebbell sera Viktor von Fatalis. Les présentations sont faites.
La première moitié du film est consacrée à la naissance de l’amitié entre les enfants Red et Ben. Pourquoi pas. Puis, le cercle s’élargit à la famille Storm et au beau et déjà ténébreux Fatalis. C’est trop long, mais la mise en place de héros appelés à revenir peut s’apparenter à un investissement sur le long terme. Admettons.
L’ambition était louable, jusqu’au saut des 5 futurs Fantastiques dans le vide sidéral ! Ils changent de dimension et s’écrasent sur une mystérieuse et hideuse planète perdue dans un univers parallèle. Au risque de choquer les puristes ; les gardiens du temple Marvel ; nos gamins ne tirent plus leur pouvoir d’une tempête galactique, mais de cette bouse verte. Pourquoi faire si laid ! Les 4 désormais Fantastiques (attention, ils ignorent tout de leur statut de super-héros, vous me suivez ?) rembarquent précipitamment et oublient, maladroitement, sur place leur pote Fatalis. Ce dernier leur en garde manifestement rancune, puisqu’il décide de détruire pas moins que notre Terre.
En vieux fan des Fantastiques de Stan Lee, je me suis contraint à accorder une seconde chance à Josh Trank en revisionnant la séquence. Hélas, la bataille finale est un ratage complet. Même le spectateur le moins attentif aura compris que l’union fait leur force. Pourtant, après une première déconvenue, il leur suffit de se relever pour, d’un revers de baffe, vaincre leur ancien-camarade-désormais-très-méchant. Mon aristocratique et sombre ami Fatalis n’est plus ce qu’il a été. Raté. Vraiment raté.
Juin 2017