Psychanalyse au lance-pierre (ou -flamme)
Cette critique est dédiée à Paul_Labrador (reviens, Paul... Reviens...), grâce à qui j'ai vu ce film.
C'est une comédie musicale pour enfants tournée en 1952. C'est plutôt plaisant. En gros l'enfant — et orphelin de père — est réfractaire aux gammes du professeur de musique Terwillicker et se met à rêver à son piano.
Dans le rêve, l'enfant (appelons-le Bart. D'ailleurs il s'appelle Bart) est prisonnier dans l'institut de l'infâme Docteur Terwillicker (déjà pas bien sympathique dans la réalité, sadique dans le rêve), et sa mère est l'assistante semi-consentante du docteur, lequel s'apprête à séquestrer 500 mioches. De la mère, le Docteur Terwillicker ne veut rien faire (tienstienstiens), des gones il entend qu'ils jouent du piano debout (boaah, presque debout). C'est peut-être un détail pour vous, mais 500 chiards × 10 doigts par chiard sur un piano-clavier à deux étages, vous imaginez le bordel ?
Dans cette quête, Bart se fait aider par le plombier (plombier dans la réalité & dans le rêve), dont il doit d'abord faire un allié (oh, décidément les enfants ne peuvent pas faire confiance aux adultes), avant d'en faire très officiellement un père de substitution (dans le rêve & dans la réalité).
Mais, vous me connaissez un peu (enfin non, vous ne me connaissez pas, demandez à Pruneau de vous confirmer comme vous avez de la chance), tout en s'amusant des intermèdes musicaux très sympathiques (mémorable symphonie de musiciens enfermés dans un cachot), des costumes rigolos (la mère dans une tenue mi-robe mi-costume, les frères siamois reliés par la barbe), des décors bath (voir la critique de Heathcliff, à côté) et des idées fendantes (encore un peu de jus de cornichon?), on se dit qu'un film aussi kromeugnon doit regorger d'allusions perverses. On cherche les sous-entendus du scénariste. On se met à traquer la bite :
– les cornichons ? Bof, c'est que du jus, y'en a pas la queue d'un entier.
– les instruments de musique ? L'accordéon mollasson, si vous insistez, mais c'est faible.
– L'immense échelle (courbe) à laquelle Bart grimpe pour tenter de s'enfuir ? M'ouaif. C'est vrai qu'en sautant de l'échelle son t-shirt fait parachute : l'enfant Bart enceint après avoir astiqué un substitut phallique ? Euh, même moi je suis pas assez vicieux pour y croire, je laisse ça aux psycha.
Faute de biroute, on passe aux nichons (sans cor, c'est une histoire de piano vous dis-je), en prêtant mieux attention aux dé(...cors). Oui j'ai fait pause *et* zoom et j'assume. Presque. On quête le mamelon dans le palais du docteur (ouais, c'est une vague contrepèterie). Que nib. Faut dire que y'a pas beaucoup de meufs dans le film.
Aaaah mais bon sang mais c'est bien sûr. À part la mère, TOUS les personnages sont des hommes. Souvent très torse nu d'ailleurs. Et puis le docteur Terwillicker... Déjà il aime la musique. Suspect (alors que Bart, lui, il va jouer au base-ball dès qu'il est libéré de ses gammes. Ça c'est pas un sport de gonze). Ensuite il est un peu maniéré (la chansonnette qui accompagne son habillage pour sa grande cérémonie décrit les invraisemblables tenues et accessoires qu'il enfile, chausse, arbore, ceint, porte ou dont il est coiffé). Et puis ce combat qu'il a avec le plombier, chacun essayant ses passes hypnotiques sur l'autre, ce qui les conduit à danser ensemble... Ouuuuuh, très très très suspect... En passant, le plombier n'est pas insensible aux propositions du docteur. Il goûte (au sens français) et goûte (au sens québécois) le jus de cornichon.
Conclusion, si t'es un gars et que t'aimes la musique, tu dois être pédé. Trouve-toi un vrai père et une vraie batte de base-ball (on parlait de substitut phallique ?). Et apprend à détester les cornichons.
Si t'es une donzelle et que tu aimes le base-ball, tu t'es trompée de film, va voir #A League of Their Own, en plus y'a Tom Hanks dedans.