1900 : La révolte des boxers agite la Chine. Ce dernier soubresaut mal contrôlé d'une dynastie à l'agonie assoit définitivement l'influence des puissances coloniales anciennes (Grande Bretagne, France) et nouvelles (Japon et USA) à l'aube de la première guerre mondiale. C'est cet évènement, ou tout du moins, la phase correspondant au siège des légations étrangères à Pékin, que cette ambitieuse production de Samuel Bronston tente de recréer.

Film américain oblige, ce sont ces derniers et les Britanniques qui ont la vedette. Les différentes protagonistes des deux nationalités sont donc montrés sous un jour très favorable, à la fois héroïques et compréhensifs. Bien que moins mis en valeur, les autres nationalités présentes dans le quartier des ambassades bénéficient également d'un traitement relativement positif. Le casting 4 étoiles (Charlton Heston, David Niven et Ava Gardner, excusez du peu !) et un développement des personnages solide, force du cinéma Hollywoodien de l'époque, permet de créer ce qu'il faut d'attachement envers les assiégés pour s'intéresser à leur sort.
Pour autant, le film n'est pas complètement manichéen (gentils occidentaux contre méchants Chinois) comme on pouvait le craindre eu égard à son contexte de production et historique. Quelques scènes montrant la pauvreté du pays ou les luttes d'influence au sein de la cour Impériale permettent de fournir ce qu'il faut d'objectivité pour éviter de tomber dans le piège du tout noir/tout blanc.

Malgré 2H30 bien tassé, la chronologie des événements est régulièrement mise à mal par les scénaristes. Aucune des altérations ou modifications faites n'est cependant rédhibitoire. Comme toute œuvre de fiction, des choix ont été opérés pour rendre les choses plus rythmés et plus dramatiques. Tout au plus peut on critiquer l'inclusion d'un raid contre l'armurerie d'un des mandarins un peu saugrenu.

La reconstitution de l'époque est à la fois brillante... et pathétique. Pour des costumes magnifiques, il faut faire avec un Pékin reconstitué en Espagne (!) et donc fort peu crédible pour qui connait un tant soit peu l'endroit. Dans le même ordre d'idées, le fait que les dirigeants Chinois soient joués par des acteurs ô combien british ne peut que rendre perplexe. Le résultat est tout de même un cran au dessus du Genghis Khan produit 2 ans plus tard avec un James Mason Chinois particulièrement ridicule.

A noter qu'il existe une médiocre version Chinoise des événements, la production Shaw Brothers, The Boxer Rebellion, réalisé par un Chang Cheh sur la pente descendante.

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le 16 juin 2011

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Palplathune

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