Les Acteurs par Le Cinema du Ghetto
Les trois coups sont frappés. Le rideau s’ouvre comme s’efface le titre du film et derrière, les acteurs apparaissent. On se trouve dans un restaurant, métaphore d’un monde marginal ou tout les comédiens seraient regroupés, en famille, pour échanger, discuter, se reposer, s’affronter. Jean-Pierre Marielle ouvre le bal. Il est le symbole de l’acteur qui doute, qui se retrouve impuissant face à une caméra qu’il finit par redouter et qu’on ne prend plus au sérieux. C’est dans ce restaurant, entouré d’amis mais aussi d’ennemis que les voiles tombent, que les gens se révèlent. L’ensemble du film évoque les peurs quotidiennes des acteurs, le manque de crédibilité étant la plus importante. C’est pourquoi on aura de cesse de suivre Jean-Pierre Marielle jusqu’à sa mort physique. Le comédien étant mort bien auparavant comme l’explique son inexpression et son caractère imprévisible. Nous évoluons dans un monde brutal où les relations sont incertaines, amis la veille, ennemis le lendemain, pour terminer par une séquence finale des plus sublimes. Dramatique au possible mais criante d’authenticité. Pour le plaisir de chacun je ne dévoilerai rien de celle-ci hormis la magie qui s’en dégage et l’intemporalité du cinéma que souligne Blier en personne. Cette scène étant l’ultime mais aussi le plus fort hommage que puisse faire le réalisateur à la profession de comédien. Car oui, le film est entièrement dédié aux acteurs.
Pierre Arditi, Belmondo, Berléand, Alain Delon, Depardieu, Dupontel, Dussolier, Piccoli, Villeret, Claude Rich et j’en passe, ont tous répondu présent pour interpréter leurs propres rôles dans le film. L’hommage que rend Blier à travers cette réunion est sublime.
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